Occultus est une formation qui nous vient de Poitiers, preuve supplémentaire de la fertilité du terreau de la côte Atlantique. Après sa démo Erichthô en 2007 (dont deux titres figurent sur le présent album), le groupe signe chez les ricains Regimental Records qui sortent en mai dernier le premier opus de nos Frenchies, pourtant mis en boîte en 2008.

Puisant son inspiration dans l'histoire, Occultus nous sert huit titres d'un black metal solide et rageur. Entre la sorcière légendaire Erichthô ou la divinité celte Arianrhod, Occultus varie son propos, alternant blasts et morceaux plus mid tempos au gré du tissage de sa tenture. Si une inspiration des grands groupes nordiques est notable, Occultus se rend souvent insaisissable. A mon sens, cette hétérogénéité est la force et la faiblesse de cet album. Et j'ai vraiment eu du mal à me faire un avis définitif, obligé d'y revenir à différentes périodes en espérant ne pas passer à côté de la personnalité du groupe.

Entre le démarrage pagan à la Kampfar de "The Coming of Ravenmen", la tendance black/rock affichée de "Erichthô", l'élan plus mélodique à la old Katatonia de l'interlude "Arianrhod", le thème très Emperor du refrain de "Lia Flail" et j'en passe, Occultus donne l'impression de maîtriser son sujet autant que de grappiller tout azimut pas mal d'idées. Vous me direz avec justesse que l'essentiel est le résultat, et là je vous donne raison.

Le groupe me plaît beaucoup par certains aspects, autant qu'il me fait penser que l'album risque de sombrer dans un injuste oubli vu la masse de sorties qui nous inonde. Mais ce qui est finalement important, c'est qu'Occultus propose quelque chose de construit. Les thèmes sont souvent prenants, évoquant par moments les envolées de la scène grecque, les inspirations des passages les plus épiques de groupes scandinaves. Si on ajoute à cela une production râpeuse et agressive du Echoes Studio, avec une voix criarde appuyée par une instrumentation impeccable, on tient sans conteste 42 minutes d'un black metal de qualité. Dommage qu'il ne me pousse pas plus dans le rouge, ne dévoilant finalement pas ses tripes.


Rédigé par : Prince de Lu | 14/20 | Nb de lectures : 13093