Il y a des groupes qui semblent ne jamais subir l'emprise des modes. Plantés tels des piquets en béton armé au milieu de l'éternelle et sauvage tempête musicale, ils demeurent totalement passifs par rapport à ce qui se trame autour d'eux. Occult en fait de toute évidence partie. Le seul changement notable depuis l'album "Rage to revenge" sorti en 2002 est la disparition définitive de Rachel, qui avait à l'époque rejoint le récemment défunt Sinister. Le prénommé Maurice qui assurait une bonne moitié des vocaux autrefois a donc dorénavant été catapulté frontman et vocaliste exclusive de ces hollandais. Autrement, rien de bien neuf, le thrash ravageur de Occult est toujours fidèle à la ligne de conduite qui a été adoptée il y a plus de 10 ans : direct, agressif et sans compromissions.
Si les influences Slayer (pour la musique), Sodom et Destruction (pour les vocaux) sont évidemment les plus manifestes, on constate vite avec bonheur que Occult ne sonne pas du tout démodé et que la comparaison avec des combos aux sonorités plus "modernes" comme Dew-Scented ou The Haunted n'est pas usurpée pour un sou. L'album s'ouvre sur un "Disturbing the dead" rapide et expéditif qui donne tout de suite le ton : Ils aiment le thrash et ils le font plutôt bien. Forts de leurs années d'expérience, la maîtrise instrumentale des bataves est sans faille et on est souvent assez admiratif devant la bonne tenue des guitares et la minutie de la mise en place du groupe. Tout est parfaitement carré, millimétré et quelques excellents riffs sortent du lot dès la première écoute comme sur "Nocturnal predator", le slayerien "Feel the blade" ou le ravageur "Slaughtering the pigs". La production, excellente et puissante, a dosé les effort du groupe de manière optimale.
Les 40 minutes de "Elegy for the weak" sont plutôt bien fournies en passages de qualité même si la lassitude peut gagner assez vite, en raison de vocaux pas formidablement variés et de quelques passages pas vraiment originaux qui gêneront n'importe quel métalleux dôté d'un minimum de culture thrash -on peut même s'amuser à jouer au jeu du "kika-inventé ce riff ?", sur la deuxième moitié du disque en particulier-. C'est peut-être pour toutes ces raisons que je placerais Occult un cran en-dessous des groupes cités plus haut : même si leur musique est intense et efficace, ils n'arrivent que trop rarement à accrocher véritablement l'attention de l'auditeur avec des refrains qui pêtent ou des passages bandants. Ca reste pourtant bon, en particulier quand le rythme ralentit, et il est évident que Occult cherche avant tout à se faire plaisir avec sa musique. S'ils assurent bien en live, ça peut valoir largement le déplacement. L'amateur invétéré de thrash bourrin pourra donc facilement ajouter un ou deux points à ma note.


Rédigé par : Loufi | 14/20 | Nb de lectures : 7906