Obscurity est allemand. Mais celui-ci, à la différence de nombre de ses compatriotes portant le même patronyme, ne fait pas de death metal. Officiant depuis près de 15 ans dans le pagan viking, Obscurity peut se targuer d’avoir accompli jusqu’alors une honnête carrière. Figurant également plutôt dans le haut du panier du style, leur particularité est de n’utiliser aucun instrument folklorique pour faire parler leur musique. Reposant sur une base rock classique guitares/basse/batterie, Obscurity choisit donc clairement la voie du metal pur et dur pour exprimer son propos. Ce septième album de la formation germanique ne déroge pas à la règle, qui délivre un album correcte dont on regrettera toutefois le manque d’ambition et d’évolution, même sensible.

Vintar est en effet carré. C’est indéniable. Dès les premiers accords heavy thrash de "Schicksal der Götter", le ton est donné. Le titre, dynamique, montre une vélocité et une agressivité tout en maîtrise relativement agréable. Peu original ("Vintar") il est vrai mais efficace, d’autant que la voix s’est sensiblement durcie. Si les mélodies sont un peu noyées dans le mix, en raison d’un son assez banal (par rapport à Cruachan par exemple, qui officie dans un style proche), il convient néanmoins de souligner la puissance qui se dégage des titres, notamment dès l’entrée en matière ("Schicksal der Götter" encore, "Naglfar", "Nebelwelt").

Les aspects folk ou pagan sont, comme à l’habitude, réduits au minimum au profit de structures plus directes, plus viking en somme, privilégiant l’assaut à la rêverie ("Nebelwelt"). La marque de fabrique du groupe est là, dans cette faveur pour les phrasés death et thrash plus que pour les mélodies. Ce qui est gagné en vélocité et en puissance est donc perdu, en revanche, sur le terrain de l’ambiance, ce qui est un peu dommage pour le style ("Dominium", assez plat par exemple).

On regrettera également l’absence quasi-totale de soli, qui aurait permis de gagner en respirations. Car même les ponts centraux, censés aérer les titres, sont constitués de blocs de son parfois difficile à digérer sur la longueur. L’agression est un bon angle d’attaque (sur "Alte Zeichen" par exemple, où elle lance bien le morceau) mais c’est oublier qu’elle est renforcée par les contrastes qui lui sont apportés ("Wodanheim", "Alter Feind").

On notera enfin certaines longueurs, dès "Vintar", le sixième titre, sur "Dominium" également, où une certaine redondance se fait entendre. Si les morceaux restent efficaces, l’originalité a été effacée au profit d’un confort dommageable, d’autant que les titres sont relativement longs et ne recèlent finalement guère de trouvailles susceptibles d’en relancer l’attractivité (trop peu de changements de rythmes par exemple, alors que cela pouvait fonctionner aussi comme, par exemple, sur "Sieg oder Niedergang").

Au final, les amateurs du genre trouveront de quoi se rassasier avec ce nouvel album. Les amateurs d’originalité ou ceux qui attendaient une évolution en seront pour leurs frais. Efficace mais déjà vu.




Rédigé par : Raziel | 13/20 | Nb de lectures : 9143