Tonton: Pendant longtemps la rumeur avait circulé avant de se voir confirmée par le réveil d’un site officiel comateux et l’annonce d’une tournée mondiale (histoire de tâter le terrain) : OBITUARY nous remettait le couvert. Il est vrai qu’après sa disparition en queue de poisson, s’achevant par un live peu convainquant et une compilation, on ne savait plus très bien si le groupe existait encore.

Trevor Peres nous sortait un album avec CATASTROPHIC, produisant une version générique de son groupe d’origine et Allen West occupait le temps avec de vieux potes de NASTY SAVAGE en formant LOWBROW.

Cela faisait donc près de sept ans, depuis « Back from the Dead » précisément, que le groupe ne s’était pas remis au travail pour composer une nouvelle fournée de death métal vintage à souhait. En même temps, il faut bien dire que la qualité de composition n’était plus vraiment la même et que la bande des frères Tardy avait visiblement besoin de faire un break prolongé pour trouver son second souffle.

Tout cela nous amène à « Frozen in Time », un titre éloquent sans doute choisi afin de rassurer les fans sur les évolutions éventuelles du groupe : rien n’a changé, on prend les mêmes et on recommence. A ceci près qu’OBITUARY a retrouvé un peu de son inspiration dont il ne restait plus jadis que les miasmes.

Tout démarre sur une intro pas franchement nécessaire mais qui annonce bien la couleur. Le style « obituaresque » est toujours là et a plutôt bien vieilli. Trevor Peres ne cherche même plus à cacher l’influence fondamentale que CELTIC FROST a encore sur la musique qu’il compose. Cela se traduit par des tempos lourds aussi véloces qu’une charge de brontosaures, des guitares au ras du bitume s’appuyant sur des rythmiques dominées par ce bon vieux cogneur de Donald (Tardy). On retrouve également le chant, souvent copié jamais égalé, de son frangin John qui reste probablement l’un des chanteurs les plus légendaires du death métal. C’est vrai qu’il en fait des tonnes avec ses effets de gorge et que je regrette un peu la sobriété qui était la sienne lors des débuts du groupe mais il faut bien admettre que pépère n’a absolument rien perdu de ses capacités vocales.
Ajoutez quelques riffs bien ficelés et hop le tour est joué : voilà un sixième album !

« Frozen in Time » s’achemine de façon sympathique mais peu spectaculaire : neuf titres et une intro de pur OBITUARY. Nous ne sommes, hélas, pas en présence du retour flamboyant dont nous rêvions tous et c’est un enthousiasme en demi-teinte qui saluera le retour de la légende.

Ceux qui étaient fans des derniers albums ne seront pas trop déçus et ceux qui détestaient camperont sur leurs positions. OBITUARY avait l’occasion unique de mettre l’entière scène du death métal à genou et n’aura pas su saisir cette opportunité. Ça fait plaisir de vous revoir les gars mais, franchement, vous auriez pu faire bien mieux.
Note : 12/20

VsGreg: Je ne vais pas revenir sur le contenu de ce disque étant d'accord en tous points avec la description réalisée de main de chef par l'Ancien ci-dessus, je préfère juste partager avec vous mon plaisir de retrouver Obituary 7 ans après, joie qu'on peut comparer avec le plaisir de revoir un bon pote après de nombreuses années.

Qu'était on en droit d'espérer d'Obituary après un si long silence ?
Qu'ils nous proposent du Obituary 100% pur jus comme il savent si bien le faire et c'est ce qu'ils nous proposent avec un disque dans la droite lignée de "Back from the dead" et "World demise". Comme Louis de Funès dans Hibernatus, Obituary est resté dans un glaçon hermétique aux événements extérieurs pour réapparaître en pleine forme nous balancer leur death métal old school mid tempo au chant unique.

Car vous en connaissez beaucoup des groupes de death interprétant ce style lent, groovy et direct avec le même talent ? Moi, j’ai cherché un remplaçant à Obituary pendant ces 7 années, et si Catastrophic et Bolt Thrower m’ont occupé quelques semaines, je n’en ai pas trouvé d’autres intéressants à l’heure où le blast beat continu est devenu quasi obligatoire dans l’univers du death métal.
Ceux qui sont déçus par ce nouveau disque, faisaient sans aucun doute déjà partie des déçus des derniers albums d’Obituary et espèrent peut être depuis 15 ans un "Slowly we rot" part 2 … réveillez vous les gars, il y en aura pas de part 2.

Tel Julio Iglesias, Obituary peut affirmer sans honte "Je n'ai pas changé, je suis toujours le même ...."
Note : 15/20


Rédigé par : Tonton | 13.5/20 | Nb de lectures : 14947