OBDUKTION est actif depuis 1995, mais ce n'est qu'à partir de 2002 et la sortie de son premier album, « Encounter In A Dream », que les choses se sont accélérées pour les Grecs. Deux EP ont suivi, dont un de reprises, puis un deuxième album et enfin ce troisième, qui inaugure le partenariat avec I For An I Records & Media.

Découvrant le groupe avec ce « Pain Chronicles », je ne m'étendrai pas sur l'éventuelle évolution observable par rapport aux autres disques ou même aux démos plus anciennes, qui sont nombreuses. En 2011, OBDUKTION fait du Death Metal au sens large mais dans une veine somme toute traditionnelle ; ne vous attendez donc à aucune expérimentation ou sonorité moderne, encore moins à une débauche de brutalité. Si les Grecs ne crachent pas sur de bonnes rafales de blasts, leur domaine de prédilection est plutôt le tempo moyen avec le trio implacable voix gutturale, accords massifs et, selon les morceaux, des chorus de guitares qui pourraient, si le disque était moins énergique, les faire passer pour un groupe de Death mélodique. Le morceau éponyme nous donne l'occasion d'entendre le deuxième clin d’œil au plus emblématique des groupes d'extrême grecs, SEPTIC FLESH, et de se réjouir une fois encore de l'aura de la bande à Spiros sur la scène de son pays. Le premier clin d’œil est d'ailleurs plus frappant encore puisque sonnant comme une relecture de « On The Topmost Step Of The Earth », avec cette mélodie principale et ce riff qui, sans être identiques aux originaux, en sont assez proche pour évoquer ce fameux morceau, l'un des plus marquants d'« Ophidian Wheel ».

Mais il vaut mieux ne pas trop s'attarder sur les ressemblances entre OBDUKTION et SEPTIC FLESH, puisque d'une part elles se limitent à des emprunts (nombreux) qui font office d'hommage plus que de pillage, et que d'autre part la comparaison ne serait pas à l'avantage du plus jeune des deux. OBDUKTION est en effet bien moins subtil, optant la plupart du temps pour une alternance entre parties brutales et mélodiques sans qu'elles ne se mélangent vraiment. Les morceaux gagnent ainsi en accessibilité ce qu'ils perdent en richesse, ce qui est malgré tout un choix pertinent compte tenu de la relative sobriété des compos. « Pain Chronicles » est en effet direct, facile d'accès, composé de titres courts (à peine trente minutes au total), un album qui blaste souvent sans être brutal, sur lequel les mélodies sont nombreuses sans être envahissantes.

Curieusement, OBDUKTION termine son album par une longue outro, bande son de flim d'horreur avec misique criste qui fait peur, voix de mamie flippante, bruits de tonnerre et tout et tout... qui suit un dernier morceau bien plat et laisse donc une impression d'inachevé. On sort de l'écoute de « Pain Chronicles » avec le sentiment qu'on vient d'entendre quelque chose de pas trop mal, mais dont on oublie les 3/4 dans les cinq minutes qui suivent. Pour un groupe actif depuis si longtemps c'est assez étonnant et surtout dommage parce que même si beaucoup de mélodies sont repompées, on sent qu'il y a matière à faire quelque chose de plus percutant.


Rédigé par : Dungorpat | 12/20 | Nb de lectures : 11621