Le duo suédois Nåstrond est un vétéran de la scène suédoise, puisqu’il a vu le jour en 1993. Depuis, le groupe a sorti pas moins de quatre albums, et quelques démos, EP, splits. Puisqu’on parle de splits, le groupe œuvre depuis 2005 avec le label français Debemur Morti Productions, avec lequel il a sorti 2 splits (avec Norternity et Myrkr) et cet album, enregistré en 2006.

"Muspellz Synir" (les fils du Feu) est donc le dernier album en date de Nåstrond, qui voit le jour deux ans après son enregistrement. Composé de 14 morceaux pour 54 minutes, la durée des morceaux est formatée radio (haha). Et autant ne pas y aller par quatre chemins, le seul morceau que j’ai jugé intéressant dans cet album est le dernier ("Nåstrond"), dans un pur style black metal orthodoxe à la suédoise, bien poisseux et virulent (et qui semble se rapprocher de ce que le groupe pouvait faire auparavant, à en croire la page Myspace). Le reste, c’est du black metal pour troisième âge. Les morceaux sont en général lents, avec très peu de blasts, et même lorsque la batterie s’énerve un peu, les guitares ou le chant (voire les deux) ralentissent le tempo. Le chant, puisqu’on en parle, est principalement déclamé (on parlera plutôt de voix donc), et heureusement, c’est une des rares choses vraiment réussies dans cet album, bien grave et écorché. On parlait de la batterie, voici les deux plans qui composent 90% de l’album : « poum tac poum tac poum tac tss… » et « poum poum poum poum… », notez la variété. Les guitares sont souvent hachées, et accentuent bien trop souvent cette impression de traînage de charentaise. Les morceaux, courts et nombreux, ennuient rapidement, et malgré une durée générale pas si longue, on a rapidement envie de passer à autre chose. Je vous passe les 3 minutes de « chant sacré » (sur "Agios") qui ne fait que dire « Animus O Baphomet, Animus O Satanas » sans aucune variation de voix ou d’apparition de musique. On ne parlera pas non plus des 3 minutes du morceau "Ior", composé uniquement d’une respiration d’une personne âgée faisant la sieste (ah, on me souffle à l’oreillette que c’est peut-être plutôt un rivage, qui symboliserait le nom du groupe – je vous laisse faire les recherches).

Au final, seul le dernier morceau, comme je vous le disais plus tôt, me tirera de ma torpeur qui a débutée 10 morceaux plus tôt. Cet album plaira donc à nos potes âgés d’au moins 75 ans, pour les autres, je vous conseille une écoute sur les sorties précédentes, qui ont l’air quand même beaucoup moins retraitées. Sur ce, je finis ma camomille et je vais me coucher avec ma bouillotte.




Rédigé par : Kryde | 08/20 | Nb de lectures : 12352