NYX sort avec Home son tout premier album longue durée, après une demo passée un poil inaperçue tout de même. La particularité de ce combo de BM est d’être composé uniquement de deux femmes, qui font tout (j’te vois venir…) sauf la basse.
Classique dans la forme, relativement également sur le fond, le BM de NYX n’en est pas moins dépourvu d’intérêt… même s’il est, disons-le clairement, tout de même limité. La voix n’a rien à envier à un certain nombre de frontman « spécialistes », ce d’autant qu’elle est le plus souvent en format « diction/parlé » et que le screaming reste contenu. Quant à la musique, si on ne peut pas dire qu’elle transcende les codes, en revanche, elle est suffisamment atypique pour apporter un peu de sang neuf. De nombreux riffs sonnent un poil thrash/death voire hardcore ("Beyond" ; "Save our souls") bien plus que BM ; l’alternance de voix black et parlée ressemble par instants (sans en atteindre la cheville quand même, faut pas exagérer) à ce qu’on peut trouver chez Murkrat, avec une approche évidemment moins doom. Mais les structures ne sont pas ridicules, les accélérations font souvent mouche ("Chaos pt 20 – Black Isle" ; "Deep").
Finalement, la première faiblesse évidente tient dans cette voix alternée qui, si elle n’est pas exécutée avec brio, peut vite lasser. C’est le cas ici où cette alternance brise souvent la dynamique impulsée (c’est encore plus vrai lorsque la voix « claire » sonne pop… comme sur "Chaos pt 20 – Black Isle" ou sur "Deep", titre rampant gâché par une voix sucrée inappropriée). Cette tendance à aseptiser son propos nuit franchement à l’efficacité de la musique de NYX. L’option qui aurait consisté à s’en tenir à une base agressive me paraît plus opportune car c’est là que le groupe évolue à son meilleur (c’est triste de finir un album en le salopant de la sorte avec un "Swallowed screaming" franchement navrant, comme tiré d’une série américaine de lover).
La seconde faiblesse tient dans la durée relativement élevée des titres (plus de 5 minutes en moyenne). Or, la science de la compo du groupe n’est pas suffisamment développée pour tenir l’auditeur en haleine durant cette période. Car les ponts sont rares (aux alentours des 2’40 sur "Chaos pt 38" par exemple), comme les trouvailles qui offrent à l’auditeur une aspérité où accrocher son oreille.
Tout n’est cependant pas négatif. Le son est organique, bien adapté à la violence basique du groupe ("Chaos pt 38 – Metastases" ; "Save our souls" ; "Going on"). Un effort est réalisé sur la dynamique, de petits riffs entêtants parsemant les structures autant que possible (sur "Chaos pt 38", dès 3’44 ou sur "Going on"). Alors certes, cela reste assez limité, mais des pistes se créent pour une évolution positive. De même, des interludes assez brefs permettent d’aérer l’album ("Prelude" et ses murmures genre sabbat de sorcières au fond des bois). Classiques, ils n’en sont pas moins pertinents. Lorsque le groupe ralentit la cadence pour proposer un titre plus rampant, presque doom, le potentiel est là également ("Deep"), d’autant que les mélodies font leur apparition de manière opportune.
Mais au final, on se retrouve avec trop de compos moyennes, trop de défauts, de redondances ("Home" ressemble à d’autres titres de l’album comme deux gouttes de sang) et de longueurs pour que l’ensemble décolle véritablement. C’est dommage car il y a une base intéressante (le petit riffing presque heavy sur le départ de "Going on"), des possibilités de faire plus original ou tout simplement mieux. Même sur la pochette, c’est dire la marge de progression.
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Classique dans la forme, relativement également sur le fond, le BM de NYX n’en est pas moins dépourvu d’intérêt… même s’il est, disons-le clairement, tout de même limité. La voix n’a rien à envier à un certain nombre de frontman « spécialistes », ce d’autant qu’elle est le plus souvent en format « diction/parlé » et que le screaming reste contenu. Quant à la musique, si on ne peut pas dire qu’elle transcende les codes, en revanche, elle est suffisamment atypique pour apporter un peu de sang neuf. De nombreux riffs sonnent un poil thrash/death voire hardcore ("Beyond" ; "Save our souls") bien plus que BM ; l’alternance de voix black et parlée ressemble par instants (sans en atteindre la cheville quand même, faut pas exagérer) à ce qu’on peut trouver chez Murkrat, avec une approche évidemment moins doom. Mais les structures ne sont pas ridicules, les accélérations font souvent mouche ("Chaos pt 20 – Black Isle" ; "Deep").
Finalement, la première faiblesse évidente tient dans cette voix alternée qui, si elle n’est pas exécutée avec brio, peut vite lasser. C’est le cas ici où cette alternance brise souvent la dynamique impulsée (c’est encore plus vrai lorsque la voix « claire » sonne pop… comme sur "Chaos pt 20 – Black Isle" ou sur "Deep", titre rampant gâché par une voix sucrée inappropriée). Cette tendance à aseptiser son propos nuit franchement à l’efficacité de la musique de NYX. L’option qui aurait consisté à s’en tenir à une base agressive me paraît plus opportune car c’est là que le groupe évolue à son meilleur (c’est triste de finir un album en le salopant de la sorte avec un "Swallowed screaming" franchement navrant, comme tiré d’une série américaine de lover).
La seconde faiblesse tient dans la durée relativement élevée des titres (plus de 5 minutes en moyenne). Or, la science de la compo du groupe n’est pas suffisamment développée pour tenir l’auditeur en haleine durant cette période. Car les ponts sont rares (aux alentours des 2’40 sur "Chaos pt 38" par exemple), comme les trouvailles qui offrent à l’auditeur une aspérité où accrocher son oreille.
Tout n’est cependant pas négatif. Le son est organique, bien adapté à la violence basique du groupe ("Chaos pt 38 – Metastases" ; "Save our souls" ; "Going on"). Un effort est réalisé sur la dynamique, de petits riffs entêtants parsemant les structures autant que possible (sur "Chaos pt 38", dès 3’44 ou sur "Going on"). Alors certes, cela reste assez limité, mais des pistes se créent pour une évolution positive. De même, des interludes assez brefs permettent d’aérer l’album ("Prelude" et ses murmures genre sabbat de sorcières au fond des bois). Classiques, ils n’en sont pas moins pertinents. Lorsque le groupe ralentit la cadence pour proposer un titre plus rampant, presque doom, le potentiel est là également ("Deep"), d’autant que les mélodies font leur apparition de manière opportune.
Mais au final, on se retrouve avec trop de compos moyennes, trop de défauts, de redondances ("Home" ressemble à d’autres titres de l’album comme deux gouttes de sang) et de longueurs pour que l’ensemble décolle véritablement. C’est dommage car il y a une base intéressante (le petit riffing presque heavy sur le départ de "Going on"), des possibilités de faire plus original ou tout simplement mieux. Même sur la pochette, c’est dire la marge de progression.
Rédigé par : Raziel | 12/20 | Nb de lectures : 7218