Quelle bonne idée que la réédition de l'unique album de Nydvind! L'opus de ces fiers représentants français du pagan n'a pas trop vieilli depuis sa parution en 2003 chez les regrettés Sacral. "Eternal Winter Domain" est donc la seule sortie du groupe à ce jour et un petit dépoussiérage auditif est de rigueur.

Avant de nous plonger plus avant dans cette réédition, un petit point sur le line-up. Nydvind au fil de son histoire a vu passer des musiciens de Bran Barr, Heol Telwen, Aes Dana ou Belenos. Ce petit monde délaissant maintenant ses anciens pseudos, c'est un peu le brin pour savoir qui est qui (Marie-Ange, si tu nous lis...). Donc aujourd'hui et d'après le site officiel, Nydvind est composé de Richard Loudin (Guitares/voix. aka Hingard. ex-Bran Barr, Despond), Loïc Courtete (Guitares/Voix. aka Kraban. Bran Barr, Heol Telwen), Olivier Sans (Basse. aka Nesh. Bran Barr) et Juanjo Esquivel (Batterie. aka Juan Jolocaust. Aes Dana). Tout ce petit monde travaille actuellement sur "Sworn to the Elders", le second album qui devrait voir le jour cette année.

Concernant cette réédition, sont crédités dans le livret Richard Loudin, Loïc Courtete, Olivier Sans et Loïc Cellier (aka Hollgarh sur la première édition. Belenos) venu gratouiller l'acoustique. Vous noterez l'absence de batteur, Eric Tabourier (aka Stig ou Herr Rikk. ex-Nydvind, ex-Temple of Baal) étant simplement crédité dans la liste de remerciements après avoir quitté le groupe en 2004. Pour info, Nydvind avait enregistré son premier opus avec une boîte à rythmes (une BAR, comme on dit, mais sans aucun lien pour autant avec Bran Barr). C'est également une BAR qui joue sur les titres inédits, malgré la présence d'un nouveau batteur. Les morceaux devaient probablement être en boîte à l'arrivée de Juanjo Esquivel. Je précise que la photo du groupe dans le livret est issue de la session photo d'origine et que le batteur présent est Stig, histoire de rajouter un peu de maïs dans cette macédoine patronymique. Si personne ne s'est perdu en route dans les méandres du line-up, poursuivons.

L'opus est composé de l'ensemble des dix titres de l'album original, auxquels viennent s'ajouter trois nouveaux morceaux enregistrés pendant ces années de silence et masterisés en mars 2006. Le tout a été mis en boîte dans le Mournful Studios de Richard Loudin, comme à l'accoutumée. Le combo pratique le pagan dans toute sa splendeur, sans les éléments celtiques particuliers des groupes précités. Même en l'absence de Loïc Cellier, la référence Belenos est perceptible dans les parties acoustiques. Nydvind est un solide représentant de cette scène qui loue la splendeur de la Nature et la suprématie de notre Mère Nature. Le groupe joue la carte de l'émotion dans les passages acoustiques et l'efficacité dans les parties pêchues. Les choeurs y sont guerriers et mélancoliques. Les guitares sont mélodiques et inspirées. Nydvind manque peut-être de quelques riffs ultimes supplémentaires, comme celui situé à deux minutes dans "Riding Majestic Crests", cette mélodie qui explose tout sur son passage lancée comme un boulet de canon par une double métronomique. Les vocalises chant clair/chant black sont une vraie réussite, comme le démontre également le second extrait de l'édition originale présenté sur le site du groupe.

Les trois nouveaux titres viennent terminer l'album dans le respect des anciennes compos. La révolution n'est donc pas au rendez-vous et c'est bien du Nydvind pur jus auquel nous sommes confrontés. "Empire of Frost" est le seul titre pêchu mais il ne détonne pas des précédentes compos de Nydvind et reste bien accrocheur. "Invocation of the Morning Star" et "I The Exile" se positionnent plus en outros mélancoliques. Bardés de chants clairs de guerriers prêts au combat, ces deux titres sont une excellente clôture, même si j'aurais préféré un titre combatif supplémentaire.

Niveau booklet, peu de changements. L'artwork général du premier opus est conservé et la couleur fait son apparition avec un beau bleuté sur l'ensemble du design. Les photos en fond des textes sont bien mieux définies. Quant à un éventuel remastering, après écoute des deux versions, elle me semble identique. Tant pis, le son d'origine était déjà bien bon et respectueux de l'esprit pagan.

Si "Errances Oniriques" de Belenos reste la perle indétrônable dans le style, ce "Eternal Winter Domain" lui suce la roue et se place dans l'aspiration. Il ne reste plus qu'à souhaiter à Nydvind de nous pondre un second opus dans la lignée. Je leur souhaite bon vent et j'ai hâte d'écouter "Sworn to the Elders".


Rédigé par : Prince de Lu | Réédition, si vous n'avez pas l'original/ | Nb de lectures : 13535