Cela fait quelques années que Fredy Schnyder et son projet Nucleus Torn font cavaliers seuls dans la grande jungle de la distribution musicale. Mais l'autoproduit "Nihil" a changé la donne et le projet suisse a attiré l'attention de Prophecy Productions. Le label teuton, toujours avare de singularités, ne pouvait que s'intéresser à cette entité qui flirte avec le folk/rock progressif assez sombre (ouch). D'après les news, la sortie chez Prophecy de "Nihil" devrait être suivie de la réédition des autres sorties de Nucleus Torn, à savoir les mini "Silver" (2001) et "Krähenkönigin" (2004), ainsi que la démo "Submission" (2002). Ô joie.

Si vous ne vous êtes pas jetés sur les autoproductions du groupe et que ma description laconique ne vous suffit pas, vous vous demandez à quoi ça ressemble tout ça. Hé bien, ça dépend. Nucleus Torn peut montrer un visage folk, comme dans le titre d'ouverture "Glass Spirit". Mais essentiellement, la mélancolie s'installe et au travers de son rock sombre et délicat le combo suisse fait penser à un Anathema en plein mal-être, en plein spleen "Eternity". Nucleus Torn n'est pas une pâle copie et le groupe a son identité et sa sensibilité, exprimées sur de longues plages progressives et évolutives. Les titres sont toutefois très homogènes et on ressent un grand moment de solitude à l'écoute de l'album. Menés délicatement par tout un ensemble d'instruments, les thèmes sont tous empreints d'une profonde tristesse. Chienne de vie...

Entourés de nombreux intervenants, Fredy Schnyder livre une partition impeccable. L'espace sonore est parfaitement maîtrisé et chaque note vibre au plus profond de l'être. De quoi plonger dans l'univers pluvieux de Nucleus Torn avec d'autant plus de facilité. Je ne peux vous en dire beaucoup plus, les informations manquant grandement sur le groupe lui-même. Une visite sur le site officiel vous permettra de découvrir un second extrait et de vous rendre compte que les Suisses sont aussi avares en informations qu'en secrets bancaires (on dirait un groupe de black en terme de communication).

"Nihil" est une excellente surprise de ce changement d'année. Cet album plein d'émotions nous plonge dans une détresse digne d'un entraîneur du PSG. Si vous aimez Anathema et le rock pas marrant, voilà une galette à faire tourner avant la chandeleur. Pour vous inciter, sachez qu'après avoir reçu un promo, je n'ai pas résisté à commander chez Prophecy ce "Nihil". L'édition digisleeve est sobre mais superbe. A l'image de la musique du groupe...




Rédigé par : Prince de Lu | 16,5/20 | Nb de lectures : 13301