L'année dernière, nous avions évoqué ensemble dans la joie et la bonne humeur la sortie de "Nihil", troisième opus de Nucleus Torn et premier album à voir le jour chez Prophecy Productions. Je vous laisse vous dépatouiller pour retrouver la biographie du groupe et glaner trois infos dans ma prose précédente. Pour revenir à "Nihil", la bestiole m'avait pas mal emballé et, à la perspective de chroniquer l'opus suivant, je me frottais les mains de joie. Autant vous dire que ma déception est à la hauteur de cette attente.

"Knell" se veut la suite logique de "Nihil". Nucleus Torn pousse son exploration encore plus loin dans le mal-être et les sentiments négatifs humains. Vous retrouverez donc les sonorités à la Anathema du précédent album dans les phases les plus rock, mais celles-ci sont livrées avec la plus grande parcimonie. Car "Knell" est un album introspectif et globalement extrêmement dépouillé. La musique s'étiole pour ne garder que quelques accords dissonants et des voix fragiles, pour ne garder qu'un thème lentement exploité. Les compositions sont recroquevillées sur des structures simples et aérées à l'extrême. Tellement aérées que je finis par décrocher. Le doute m'envahit. Et je me demande encore à quoi servent ces longs moments de silence, où l'on entend uniquement les doigts frotter sur les cordes, si ce n'est à mettre en valeur un passage avec distorsion un peu téléphoné quelques instants plus tard.

Seul le troisième titre (sur quatre) de cette heure d'esthétisme profond retient mon attention, bien plus proche du précédent album (et d'ailleurs, étrangement les extraits sont tirés de ce morceau). Tant mieux me direz-vous, car il fait la moitié de l'opus à lui seul. La plupart du temps, je me trouve devant un album qui m'ennuie profondément, là où son prédécesseur s'avérait riche de sonorités très variées et picorait dans plusieurs registres musicaux. Certains moments restent grandioses, pétris d'émotions, mais ils sont hélas bien trop rares. Nul doute que les auditeurs seront partagés entre enthousiasme, doute et ennui profond. Je vais rapidement oublier "Knell" et quelque part ça me fait bien chier de traiter ainsi Nucleus Torn.




Rédigé par : Prince de Lu | 11/20 | Nb de lectures : 11047