Comment réussir une bonne reformation?
Le méthode semble assez est simple.
Après quelques concerts de rodage, il est plutôt judicieux de sortir un album live afin de célébrer la reformation et de faire plaisir aux vieux fans qui se trouvent trop heureux de réentendre leur groupe favoris interpréter ses meilleurs chansons.
Placez ensuite votre groupe sur quelques tournées européennes avec une participation aux festivals d'été avant de laisser mijoter les fans pendant quelques mois. Il est ensuite temps de proposer l'album studio du comeback, opération à quitte ou double, qui peut se révéler un vrai désastre ou une réussite exemplaire.

Dans le cas de Nuclear Assault, le premier problème vient de l'album live bien fade proposé il y a quelques mois. Les fans, qui devaient être les premiers convaincus et heureux du retour des thrashers new yorkais, étaient finalement les plus déçus… heureusement que le combo proposa des prestations live plus convaincantes par la suite.

Avec ce premier album, Nuclear Assault rate encore une fois le coche sortant un album moyen au contenu très mitigé, loin des espérances qu'on pouvait légitimement placer en eux en se remémorant les légendaires "Game Over", "Survive" et "Handle with care".
Tout commence par le titre "Third World genoicide", titre mid temps ayant pour principale caractéristique de reposer sur un rythme de batterie entêtant et une alternance voix parlée/chant de la part de John Connely... rien de génial, mais ca va encore, on rentre tout juste dans l'album. Le second titre "Price of Freedom" est également mid tempo, il possède un structure ultra classique refrain/couplet/refrain couplet + petit pont. Un titre thrash assez moyen dans la lignée de certaines compos de "Out of order" c'est pour dire que c'est pas excitant. "Human Wreckage" commence à me redonner le sourire, on y retrouve un Nuclear Assault sur une cadence plus rapide, sans fioritures et pour une durée de 2 minutes 40 environ comme à la grande époque. Malheureusement, on enchaîne sur "Living hell", encore un titre mid tempo à rallonges et très prévisible. Et c'est à ce moment qu'on tombe au fond du trou. Lorsque débute "Whine and Cheese", on se demande qu'est ce qui se passe, cette chanson est un hymne punk bête, dansant et simple, digne d'une B-side d'Anthrax ou d'une blague de M.O.D. Placer ce titre "drôle" en plein milieu de l'album est une idée catastrophique. On continue avec un autre mid tempo "Defiled innoncence", pas un mauvais titre mais sans trop d'intérêt.
Ce n'est qu'à partir du 7eme titre "Exoskeletal" que Nuclear Assault redevient intéressant et ce sur 5 titres consécutifs. Le groupe offre enfin des chansons dignes de "Survive" comme les excellents "Discharged Reason", "Fractured minds" ou "Eroded Liberty", des petites bombes nucléaires directes, sans fioritures et terriblement groovy. Malheureusement le titre "Long Hair Asshole" qui leur succède n'est qu'un joke-song country amusant à écouter ... une fois. "Glenns Song" clôture le disque de façon correcte.

Au final, "Third World Genocide" est une grosse déception avec 4/5 très bons titres, pas mal de chansons dispensables ou moyennes … et surtout un ordonancement des titres très discutable... au point que si l'on positionne les compositions supossées drôles à la fin de l'album, celui-ci se passe un peu mieux.
"Third World Genocide" s'inscrit dans la lignée de l'album "Out of order", le dernier disque studio enregistré par le line-up des grandes années du groupe et qui s'est réuni pour ne pas faire mieux.
Il y a vraiment des reformations qui ne devraient pas se faire, croyez moi.


Rédigé par : VsGreg | 10/20 | Nb de lectures : 12566