Les Normands de NOÏD sont de retour avec un deuxième album et un premier LP paru respectivement en 2005 et 2007. Voilà donc le petit nouveau « The ever Expanding ».
En bons tisserands de la sape Metallique, les gaziers ont été défendre sur scène leur passion et leur musique avec une détermination sans faille et une sobriété toute germanique.
12 titres pour 46 minutes de musique, le groupe ne perd pas de temps en discussion stérile, il préfère s'exprimer avec peu de mots, tant que ces derniers sont clairs pour tout le monde.
Pour les aficionados, le groupe n'a pas été chercher de nouvelles vibes pour alimenter ses racines. Elles sont profondément ancrées et le groupe garde cette pêche coincée entre le Punk, le rock n'roll et le metal sans qu'aucun des trois n'arrive vraiment à écraser les deux autres.
Ce groupe m'a toujours fait penser à une sorte de croisement réussi entre les FOO FIGHTERS et un groupe comme... je sais pas moi, un bon groupe punk à l'ancienne comme BLACK FLAG ou CIRCLE JERKS. C'est moins rugueux et uniforme que du punk classique et c'est beaucoup plus couillu que du "rock" comme les "érudits du binaire" en parlent dans de nombreux mags à trois Escudos l'unité.
Vous aurez pas besoin d'aller très loin dans l'album pour vous faire une idée sur le style car dès "From Equal to Equal" le groupe sort ses plus beaux apparats et envoie "la classe à l'américaine" comme nos chers collègues d'outre-Atlantique savent le faire.
Ce premier morceau est vraiment une excellente entrée en matière et il y a de nombreux moments où le groupe arrive à le dépasser (comme sur le très bon "Walking on") et à sortir de très jolies mélodies vraiment bien charpentées.
Car le groupe est costaud autant dans sa façon d'attaquer les refrain que dans sa détermination à groover avec lourdeur. Si ce que je dis n'est pas assez « parlant », allez écouter un peu « Behind our Fives senses » qui, avec son couplet limite Punk-core américain, passe de la douloureuse entorse à la plus nette des fractures et tout cela dans un seul et même morceau s'il vous plaît !
La prod, très efficace, aide le groupe puisqu'elle est claire sans pour autant alléger la mayonnaise que les NOÏD nous ont préparée avec amour (De la mayonnaise pour des Normands ? Merde j'ai oublié qu'ils cuisinaient tout au beurre ceux-là !) .
Mais je n'oublie pas que si Rouen est la ville aux cent clochers, la musique semble être pour nos amis comme une citadelle pourvue de multiples monuments bien distincts, s'accordant tous très bien dans le paysage que les pistoleros ont dessiné.
Le groupe se laisse aller parfois à des plages plus atmosphériques, parfois à la limite des envolées de la Power Pop, mais toujours avec une colère sous-jacente bien marquée. NOID reste ainsi un groupe qui donne dans les mélodies sentant bon les clubs surchauffés et l'ambiance où on se bouscule en rythme.
Le groupe est parfois menaçant comme sur « The lost Ones » par exemple, où ils empruntent des harmonies assez sombres, plus souvent utilisées dans le nord de l'Europe que n'importe où ailleurs, et il faut constater que ces petits accents très froids donnent un vrai cachet au morceau.
Les petites touches dissonantes sont vraiment utilisées avec goût et s'accordent parfaitement avec le timbre puissant du chanteur.
On a même droit au niveau du chant à un petit guest de choix en la personne de Reuno qui vient poser en français avec la voix si particulière qui le caractérise. Ce moment redonne un bon coup de souffle à l'album et offre une récréation bien sympathique.
Car le seul petit défaut que je peux trouver au combo c'est qu'au bout d'un moment une forme d'uniformité gagne un peu cet album. On ressent particulièrement cela vers la fin de l'album où on a de plus en plus de mal à se laisser prendre par les compos. Ainsi, l'album s'apprécie plus par petites grappes que par grosses bouchées. Ce n'est au final pas vraiment un problème car le groupe possède toujours de bonnes chansons.
Bref, je vous conseille d'aller vous essayer à l'univers de ce combo et surtout à aller le voir sur scène où il maîtrise son art avec talent et avec toute la sincérité et la fougue dont les gens du Nord savent faire preuve.


Rédigé par : pamalach | 12/ | Nb de lectures : 12756