On ne sait pas grand-chose de NO REMORSE NO RETREAT, sinon qu'il est né au Royaume-Uni et a sorti un premier album, « To Glory We Ride », en 2007. Presque plus viking que les Vikings eux-mêmes, NRNR joue à fond de tous les clichés ayant trait à la guerre, les batailles, courage, honneur, virilité, poils sur le torse, etc. Tellement à fond qu'on se dit qu'il y a une pointe de second degré qui, si elle ne sauve pas l'album pour autant, le rend moins hermétique.

Oui, en effet, tout est dit ou presque. « Warbringer », disponible en import via Plastic Head, est un album d'hommes, les vrais, ceux qui ont de gros biscottos et tapent très fort, ceux qui n'abandonnent jamais un champ de bataille et ne rendent pas les armes avant d'avoir rendu l'âme. Avec une manière de plaquer le riff et de marteler le tempo toute manowarienne, NO REMORSE NO RETREAT fera appel à toute votre volonté pour aller jusqu'au bout de ces dix titres monolithiques qui, en délaissant les influences NWOBHM du premier album pour un son plus épais, un accordage plus bas et un chant plus agressif s'aventurent en terre Thrash mid tempo, pas forcément la plus accueillante de toutes.

Lent, pataud, à la limite de l'étouffement, ce deuxième album est d'une certaine manière élitiste parce que ne donnant pas beaucoup d'opportunités pour l'apprivoiser. On a bien une rythmique à la « Protest And Survive » de DISCHARGE sur « Fight Or Die » et quasiment la même sur « Let The Battle Begin », une timide accélération sur « War Age », un bon refrain musclé sur « We March », mais ce sont à peu près les seuls moments où on sort de la torpeur dans laquelle l'album nous plonge presque d'emblée, un comble pour un disque aussi guerrier! Une déception également, parce que le digipack est beau et soigné, preuve que le groupe veut faire les choses bien, et qu'on imagine quelque chose de beaucoup plus brutal à la vue de ces deux loups aux gueules encore dégoulinantes de sang frais, retenus par un guerrier musculeux dont le marteau qu'il brandit ne demande qu'à fracasser quelques crânes supplémentaires.

Deuxième essai décevant donc pour NO REMORSE NO RETREAT, qui a passé un peu trop de temps sur la gonflette au détriment de la musique ; comme quoi le cliché a ses limites.


Rédigé par : Dungorpat | 09/20 | Nb de lectures : 11044