Vous aviez sans doute déjà entendu parler du Mosquito, cette sympathique invention qui fait fureur chez les maires grand-brittons. Mais si, vous savez, ces diffuseurs d'ultrasons aux fréquences uniquement audibles chez les moins de 20 ans, fréquences si désagréables qu'elles servent à dissiper les attroupements de djeunz venant gaiement binge drinker dans les lieux publics... Mais comment faire pour virer les quémandeurs d'aumône, individus à crêtes et à chiens, et autres saoulards de plus de vingt piges ? Un maire des Cornouailles prit le taureau par les cornes: après balade sur myspace, il dégotta le groupe du coin qui avait le moins d'avenir, leur arrangea un deal avec son beau-frère qui taffait chez les pas fameux Rising Records, et leur fila des thunes pour produire un album, avec comme seule exigence celui d'être le plus repoussoir possible. Ne lui restait plus qu'à diffuser l'album dans les rues via haut-parleurs, et, oh miracle, plus personne n'osa s'aventurer dans les rues après 22 heures^!
Ce groupe, c'était No Quarter Given.

Alors oui, moi aussi je fais pas de quartier, mais je dois avouer qu'à part pour jouer au frisbee avec mon chien, j'aurai pas tiré grande satisfaction de ce skeud. D'ailleurs mon chien aussi, il a jamais voulu le ramener. Du metal/hardcore thrashouillisant de base, bas du front et qui balance des bras. Okay. Ca pourrait être au moins divertissant si c'était efficace, mais ça l'est pas l'ombre d'un instant. Et je parle pas de la production, parce que déjà qu'ils partaient pas de très loin, grâce à elle ils font carrément marche arrière. Faillait pas se taper la copine du préposé aux manettes les gars! Effectivement, pour leur pondre un son d'une platitude effarante, avec des guitares reléguées à 20 bornes derrière le reste, une batterie inutilement surgonflée, et la voix malheureusement audible, le type devait en avoir gros sur la patate à leur encontre...

"Malheureusement audible", car le gaillard qui se la joue tough guy au chant, c'est un peu le Assurancetourix du hardcore. Le mec que t'as envie de baîlloner et d'attacher à un arbre pour qu'il arrête de te flinguer les oreilles. Paie ta pauvre voix monotone, monocorde, sans aucune puissance, au timbre bien vilain, et qui semble galérer à sortir ces abominations de sa gorge. Il se faisait étrangler durant l'enregistrement ? Parce qu'à côté de lui, ma cafetière, elle me fait les polyphonies corses... Mais le plus bancal, dans tout ça, c'est bien les compos. Leur première répète, je la vois d'ici. Le beugleur voulait faire du hardcore, un des gratteux du thrash, l'autre du melodeath, et le batteur du deathcore. Le bassiste ? Depuis quand ça a son mot à dire, hein ? Bref t'as l'impression qu'ils ont jamais réussi à se mettre d'accord, et que du coup ils jouent chacun leur truc dans leur coin, sans aucune cohérence. Le chant est placé n'importe comment, et y'a des plans où tu te demandes franchement "Mais merde, ils foutent quoi là ?" Et bout de la troisième répète, ils sont partis enregistrer "The Embodiment Begins". Du sous-Lamb Of God, c'est pour dire...

Bref, encore un disque plaisant à écouter en passant l'aspirateur.


Rédigé par : Crown_Me | 07/20 | Nb de lectures : 10509