Sans diminuer la participation non négligeable du magicien d’Oz, il serait assez injuste de croire que l’entité No-Man se résume à la présence de Steven Wilson. Surtout quand on pense à l’autre membre actif – Tim Bowness – qui depuis son avènement a presque tenu à bout de bras et à lui tout seul ce projet (le Maître étant appelé à gérer une carrière à géométrie extrêmement variable). Donc très loin du rôle de simple faire valoir.

Après 17 années de carrière en quasi sourdine, voici donc une occasion unique de mettre en lumière les qualités du chanteur de cette discrète mais ô combien intéressante formation (duo) britannique de soft prog. (Celles de Wilson n’étant plus à démontrer).

Capturé en 5.1 au Bush Hall de Londres le 29 août 2008 devant un public assez nombreux et visiblement impatient, No-Man y livre un set historique et pas uniquement parce qu’il s’agit de sa première saisie vidéo.

Cependant, No-Man n’est ni Dream Theater ni même Porcupine Tree; oubliez donc la prod musclée et les plans destinés à vous en mettre plein la vue. D’ailleurs, l’exiguïté de la scène ne prête pas non plus à la performance physique des musiciens. Résultat, aucune débauche de caméras et des éclairages tout à fait sobres pour ne pas dire transpirant le manque de moyens.

Et puis, connaissant la personnalité très introvertie des 2 leaders (Bowness encore plus que Wilson c’est dire) on ne s’attend à aucun débordement ni grimace et autre effet surjoué. C’est à un tel point que l’on se demande si ce type (Bowness) ne rit que lorsqu’il reçoit sa feuille d’impôts ! Ce n’est qu’au bout de ¾ d’heure environ de set que le bonhomme daigne enfin adresser quelques mots au public. Mais il sait chanter et c’est après tout le plus important. Et quand bien même Wilson se fait remarquer par des solos lumineux ou tranchants, tout cela se déroule dans le calme et la volupté d’une douce soirée très en conformité avec la musique proposée. Par contre, si vous possédez un sound system équipé du 5.1 le son vous donnera amplement satisfaction.

Quant au contenu, si les connaisseurs retrouveront la plupart des titres phares de la discographie des Anglais (en tout 14) tout l’intérêt de ce DVD – outre sa nouveauté – réside bien entendu dans la possibilité de voir le binôme No-Man en action ailleurs que dans le confort ouaté d’un studio et c’est ma foi fort agréable.

Ceci dit, il ne se passe pas grand-chose de bien particulier et le set déroule ses titres doucement, comme un long fleuve tranquille et la fin arrive sans que l’on ne l’ait vue venir sans doute un peu assoupi par tant de placidité. Et c’est peut-être le seul point noir de ce concert.

Le second DVD nommé « Returning » est d’un intérêt relatif si vous ne maîtrisez pas ou très mal la langue de Winston Churchill (ou de David Beckham, c’est selon…). Et c’est dommage car il évoque les débuts de la formation (quand elle s’appelait encore NO MAN IS AN ISLAND) et de ses membres dans un docu assez complet de 85 minutes. Le reste c’est l’habituelle chronologie disquaire, des photos, des vidéos de titres comme "Colours" – "Sweetheart Raw" – "The Ballet Beast" et des scènes effacées (!).

Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous êtes amateurs ou seulement curieux.

Line-up
Pete Morgan - Bass
Andrew Booker - Drums
Michael Bearpark - Guitar
Steven Wilson - Guitar
Stephen Bennett - Keyboards
Steve Bingham -Violin
Tim Bowness - Vocals
Guest: Ben Coleman - Violin

Tracklist
01. Only Rain
02. Time Travel In Texas
03. All Sweet Things
04. Pretty Genius
05. All The Blue Changes
06. Truenorth
07. Wherever There Is Light
08. Days In The Trees (Version)
09. Lighthouse
10. Carolina Skeletons
11. Returning Jesus
12. Mixtaped
13. Things Change
14. Watching Over Me


Rédigé par : Karadok | DVD/ | Nb de lectures : 12145