"Plus c’est long, plus c’est bon", parait-il.
Et il est vrai que j’aurais vraiment aimé en entendre un peu plus de ce 'Blood, Bones And Ritual Death', tant la qualité sonore est au rendez-vous. D’ailleurs, la durée de cet Ep s’avère être quasiment le seul reproche que je trouve à adresser à Nox : 6 titres, dont 2 intros/outros, pour moins de 14 min de noirceur. Ça fait cher la minute de haine.

Mais "quand c’est bon, on ne compte pas, parait-il.
Je confirme. Le ‘Blackened’ Death Metal des fous furieux néerlandais est un pur condensé de haine et de violence blasphématrice. Pourquoi s’encombrer de passages inutiles et soporifiques, quand on peut se contenter d’aller droit au but ? Le quatuor maléfique l’a bien compris, et nous démontre en un petit quart d’heure l’étendue de leurs capacités. Et ça fait mal.

De Death Metal, le groupe tire sa violence blastée, sa puissance de frappe, sa rage et ses rythmes variés majoritairement rapides.
Mais de part la chape d’occulte et de haine misanthropique qui planent au-dessus de 'Blood, Bones And Ritual Death', la filiation avec le côté ‘Black’ est indéniable, et renforcée par certains riffs dissonants et par les hurlements haineux écorchés du nouveau venu, Niels Adams (Monsieur Prostitute Disfigurement). Qui ne se contente cependant pas de cris écorchés, puisqu’il puise également dans ses beuglements graves et profonds pour agrémenter sa prestation vocale.
Mais finalement, qu’importent ces considérations stylistiques ? Nox est un groupe qui a une qualité indéniable et malheureusement trop rare : sa capacité à retranscrire musicalement ses émotions et ses pulsions malsaines.

Et musicalement, cette violence haineuse est parfaitement retranscrite, de façon brute et directe. Que se soit au niveau de l’énergie dégagée par les 4 titres, comme de part la production rugueuse mais équilibré, on ressent pleinement l’aspect sombre et rageur véhiculé par le groupe. Par rapport au précédent (et excellent) album, Nox s’est recentré sur le côté compact et implacable de son expression musicale, en témoigne notamment le titre ‘Darkness Undying’, ré-enregistré pour l’occasion. Épuré et racé, sensiblement varié, le Death/Black "OldSchool" de Nox demeure empreint de la même férocité, rehaussé ici par l’aspect radical.

Inutile de dire qu’avec dans ses rangs 3 ex-Centurian, et le retour dans ses rangs d’un des membres fondateur, Seth Van De Loo, le Nox "2010" est orné de sombres relents de Centurian et de Death résolument hargneux. Mais, étant donné la qualité du groupe cité, est-ce réellement préjudiciable ? Certainement pas. Et de Centurian, Nox a surtout conservé son corrosif cachet ‘Old-School’, associé à une noirceur toujours omniprésente. Cette alchimie finale, dans la droite lignée de 'Ixaxaar', s’articule ainsi dans une dynamique radicalement violente, mais toujours variée et rythmé. Un cran plus brut, et toujours implacable. Nox ne régresse pas, Nox se surpasse, Nox s’affirme et confirme.

Et, finalement, le court format s’adapte plutôt bien au groupe, car à aucun moment le rythme ne baisse d’une façon ou d’une autre. Les 4 titres sont tous cohérents et font partie intégrante d’un ‘tout’, qui demeure constant en termes d’intensité et d’oppression musicale. L’agression est ici exutoire, que ça soit pour le groupe comme pour l’auditeur. Et excepté cette sensation d’inachevée, relative à une durée frustrante, 'Blood, Bones And Ritual Death' confirme les attentes et espoirs que l’on peut nourrir à l’égard de Nox. A confirmer bien évidement avec le prochain album.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 08,666/10 | Nb de lectures : 13223