Mine de rien, ça faisait tout de même près de cinq ans qu'on était sans nouvelles des Italiens de NOVEMBRE, rien depuis "Novembrine waltz", leur dernier album studio, si ce n'est "Dreams d'azur" qui était en fait un réenregistrement de "Wish I could dream it again" leur premier album sorti originellement en 1994. Bref cinq longues années mises à profit pour faire autre chose: Giuseppe Orlando le batteur a enregistré un album avec le groupe de heavy metal ROSAE CRUCIS et il a également fricoté avec le groupe de rock atmosphérique KLIMT 1918 dont il a enregistré l'album "Undressed momento" en compagnie de son collègue guitariste Massimiliano Pagliuso.

Les années ont passé, NOVEMBRE nous revient avec un nouveau label, exit Century Media, bonjour Peaceville, un nouveau logo pas vraiment fabuleux mais toujours mieux que le précédent que je trouvais vraiment moche, et bien sûr un nouvel album. Celui ci s'appelle "Materia", comprend 11 titres pour plus d'une heure et reprend les choses là où leur valse novembresque les avait laissées. NOVEMBRE continue petit à petit de se défaire de ses oripeaux metal. plus la moindre trace d'un passé où le death metal faisait partie de leur attirail. C'est à peine si Carmelo Orlando hausse le ton pendant quelques secondes sur "Aquamarine" et "Nothijngrad". Non, ici le chant clair occupe toute la place et après écoute de la prestation de notre homme sur cet album, force est de constater que ce chant clair suffit largement. La monotonie n'est pas le moins du monde au rendez-vous ici. Carmelo y met comme à son habitude, mais c'est encore plus vrai ici tout son cœur et les vocaux de ce "Materia", mélancoliques, sensibles et émouvants, toucheront plus que jamais l'auditeur.

Du coté de la musique on est au diapason. On ne peut définitivement plus parler ici de doom ou de metal gothic. Si il reste bien quelques éléments tirés de ces genres musicaux, leur présence est vraiment fugace. NOVEMBRE, tout comme leurs camarades de label qu'ils accompagneront d'ailleurs sur leur prochaine tournée en est arrivé à un stade où on peut plus vraiment les classer et où surtout la simple évocation de leur nom suffit (ou du moins devrait suffire) à les définir. Si il fallait vraiment donner une étiquette à NOVEMBRE, je parlerais de metal atmosphérique.

Si la musique de NOVEMBRE dégage encore une grande puissance c'est surtout grâce à une production excellente, épaisse et claire qui permet de distinguer très précisément chaque instrument. Exit là aussi les lourdes rythmiques typiquement métal, place à des mélodies beaucoup plus légères mais néanmoins toutes aussi poignantes et efficaces que leurs aînées métalliques. La guitare acoustique fait une entrée en force, elle s'invite dés qu'elle en à la possibilité et toujours avec une grande réussite d'autant qu'elle amène avec elle un petit je ne sais quoi, une sonorité, un accent qui font ressortir les origines italiennes du groupe comme par exemple sur l'excellent "Gepetto"

Lors de la sortie de "Novembrine waltz", beaucoup de monde avait parlé d'album de la consécration, d'un groupe enfin mature, décomplexé et défait des influences d'OPETH et KATATONIA. C'était sans doute le cas mais me voilà bien ennuyé, que dire alors de celui-ci qui franchit encore un cap supplémentaire, qui arrive à se défaire du carcan métal et n'hésite pas à explorer d'autres horizons ? J'ai ouï dire que le groupe était également très bon sur scène. Avec un tel album sous le bras, KATATONIA et sa bête de scène Jonas Renske vont devoir s'accrocher, la concurrence va être rude.


Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 16449