Oui, je sais, ça fait presque un an que cet album est sorti, mais il a dû se perdre en route quelque part au milieu de l'Atlantique entre les Etats-Unis et la France... Il faut dire que faire voyager les disques dans un parapluie ça n'est pas vraiment raisonnable, le pauvre coursier de chez The End Records à l'air bien fatigué... Au moins, on ne pourra pas dire que l'on n'a pas le recul nécessaire pour pouvoir juger cet album.

Déjà le sixième album pour NOVEMBERS DOOM et le quatrième à avoir les honneurs des colonnes de VS. Si "The Knowing" et surtout "To Welcome the Fade" m'ont vraiment scotché et convaincu du potentiel et des très grandes qualités du groupe, "The Pale Haunt Departure" le petit dernier, bien que très bon m'avait moins enthousiasmé. Je ne voyais pas l'intérêt pour nos Américains de travailler avec Dan Swanö (même si j'aime beaucoup l'homme et ces différents projets) si ce n'est pour pervertir leur style, ce qui fut selon moi le cas, l'influence du Suédois étant trop audible à mon goût. "The Pale Haunt Departure" marquait également un léger abandon des tempos doom au profit d'un style plus énergique se rapprochant plus d'un death metal mélodique tout aussi convaincant mais moins prompt à satisfaire l'amateur de doom que je suis.

Avec "The Novella reservoir" son nouvel album, le quintet de l'Illinois reste fidèle à ses principes et montre une nouvelle progression par rapport à l'album précédent. Dès les premières mesures de "Rain" qui ouvre l'album, on se rend compte que NOVEMBERS DOOM n'a plus de doom que le nom et qu'il évolue désormais totalement dans un style qui lui est propre, à la croisée des chemins du heavy, du death metal mélodique et d'un doom metal plutôt énervé. Le style du groupe n'en demeure pas moins immédiatement identifiable, notamment la voix toujours aussi magnifique de Paul Kuhr, que ce soit sur les parties growls ou sur les passages en chant clair. Les morceaux sont très variés outre des titres purement death metal ("Rain", "From the Inland Mere", "The voice of Failure") on trouve "Twilight innocence", une très jolie ballade acoustique mais également "They Were Left to Die", un titre assez doom sur lequel on retrouve le NOVEMBERS DOOM d'il y a quelques années.

Au final, une fois que l'on a intégré le fait que NOVEMBERS DOOM ne fasse plus de doom et que l'on a accepté d'entendre le groupe jouer du death metal mélodique, on se retrouve face à un album tout de même assez énorme, à la production assez mammouthesque et aux compos vraiment redoutables et efficaces. Un très bon album donc.


Rédigé par : Sheb | 17/20 | Nb de lectures : 11760