Difficile au vu de la jaquette de savoir à quel genre de groupe on a affaire ici. En lisant le livret promo, on découvre qu’il s’agit d’un groupe parisien qui a réussi à s’attacher les services du grand Kurt Ballou, qu’on ne présente plus. La vache, ça n’impressionne pas que les mémés, ça, dites-moi. Les influences citées vont de The Dillinger Escape Plan à Converge en passant par Candiria ou Frank Zappa. Bon, là, déjà, je situe un peu plus: ça va arracher la tête et partir dans tous les sens. Cool !

Ce EP ne contient que 3 titres qui devaient à l’origine figurer sur un split avec les Français de Neck, la seconde partie étant apparemment passée à la trappe. Les bougres ne mentaient pas sur le descriptif promotionnel: leur musique envoie du boudin et pas qu’un peu. Le premier morceau, intitulé ‘Under My Dependence’, s’inscrit effectivement dans une veine très (trop ?) DEP: totalement déstructuré, avec des breaks à n’en plus finir, des grattes qui partent en arpège dès qu’elles peuvent avant de se faire toutes calmes et posées puis d’exploser à nouveau sur toute la longueur du manche. Seuls les hurlements du chanteur et un niveau technique plus modeste empêchent la confusion avec les barjots du New Jersey. La fin du morceau voit l’ajout de sonorités très ‘jeux videos’ à la manière d’Horse The Band ou d’An Albatross, une facette à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Le second morceau, ‘Vanity Case’, continue dans ce même esprit barge et déjanté: des growls apparaissent, certains riffs se font plus lourds et plus saccadés avant de laisser à nouveau la place à des samples ‘rigolos’. Les 2 minutes passent malheureusement trop vite et nous laissent quelque peu frustrés. ‘The Mystic Monk’ résonne alors dans nos esgourdes et achève de planter le clou: le côté déjanté se voit encore accentué au moyen de nombreuses sonorités exotiques, et cette fois c’est plutôt Carnival In Coal qui nous vient à l’esprit. Ce dernier morceau demeure cependant plus ‘calme’ que les deux autres, les 4 musiciens se laissant plus aisément aller à des délires avec leur instrument tandis que le hurleur en chef se fait plus discret. Il s’agit là de mon titre ‘préféré’ des 3, sans l’ombre d’un doute.

System Oversized Crashed nous laisse clairement sur notre faim mais a le mérite de montrer dans un laps de temps restreint (8 minutes) l’étendue du talent des musiciens. Je leur reprocherais cependant une trop grande ressemblance avec The Dillinger Escape Plan et aurais souhaité qu’ils jouent davantage la carte ‘délire’ comme sur le dernier morceau. Le principal est là, ce EP m’a donné envie de découvrir le reste de l’œuvre de Nostradamus0014, ce qui est plus que je n’en attendais au moment de glisser la rondelle dans le lecteur !


Rédigé par : Candiria-Thon | 7/10 | Nb de lectures : 22354