Avec un nom pareil, on se dit que c’est Benoit XVI qui va pas être content ! Le pauvre pape qui s’effraye déjà à la vue du moindre groupe de rock va sans doute avoir peur de ce groupe de black métal. Et bien ce sera le seul ! Non Opus Dei a une approche du black métal très personnelle, entre vieille école pour les riffs les plus typiquement black et dark doom pour les longs passages atmo qui se veulent sans doute être inquiétants, enfin je suppose.
Vous allez me dire que cela n’a rien de bien original, en fait Non Opus Dei innove en rendant le tout très indigeste, collant de ci de là des soli mal foutus digne d’un guitar heroe en deuxième semaine d’apprentissage, chacune de ses interventions devrait être montrée dans les écoles pour apprendre aux jeunes ce qu’il ne faut pas faire. Pourtant ce n’est pas le pire, la palme revenant sans conteste à une utilisation massive de sonorités distordues pour combler le vide émotionnel que génère les compos. Si les deux premiers titres sauvent les apparences avec un black mid tempo stéréotypé, « Wodan id est foror » sauve l’album à lui seul et pourtant il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Dès le troisième titre « Vexilla regis prodeurt inferni » on s’enlise dans la confusion la plus totale. Des percus tribales en guise de fond sonore, des gargouillis de trolls par dessus, une gratte sèche pour l’ambiance et de temps en temps un riff qui revient en boucle. L’intro du morceau suivant pourrait figurer sur un mauvais album de doom, « Satanik statement on good an evil » et son riff méga lourd répété plus de fois qu’il n’en faut. A ce niveau là on se rend également compte que le chanteur souffre dès qu’il s’essaye au chant grave (prends une valda ça ira mieux). La suite du titre bien que conventionnelle est accueillie avec bonheur et soulagement, c’est d’ailleurs peut être l’autre meilleur moment de l’album puisqu’après ce titre on tombe carrément dans le n’importe quoi, autant en profiter avant d’être sourd. C’est méchant mais je ne vois pas d’autre explication pour justifier l’utilisation quelques « morceaux » plus tard d’un sifflement ultra aigu qui pourrait percer les tympans de l’inconscient qui aurait pris le parti d’écouter l’album au casque. Et que dire de cette « pièce musicale » qui clôture l’album si ce n’est que chacun semble décidé à apporter sa contribution : flûte, violon, voix trafiquée... sans ligne directrice commune.
Si le but avoué était la laideur, force est de constater que l’objectif est atteint. Cependant je trouve l’excuse un peu faible pour justifier ce désert artistique ou le moyen côtoie le mauvais. Perso, je trouve le panzer cardinal évoqué en début de kro bien plus effrayant que ce groupe polonais (comme Jean-Paul). « Habemus papam » qu’ils disaient il y a quelques semaines, aujourd’hui c’est plutôt « habemus blackus metalicus merdicus »



Rédigé par : Dark Tranquilou | 4/20 | Nb de lectures : 11724