Eh ! Les jeunes, vous reprendrez bien un peu de brutal à la polonaise ? Mouaif, perso je commence à avoir des aigreurs d’estomac ! C’est qui cette fois ? Non Opus Dei… Mouais, allez demander à Prince de Lu ce qu’il pense de leur passé discographique. En fait non, ce n’est pas la peine. C’était si flamboyant qu’il n’en a gardé aucun souvenir. Attendez, on me dit à l’instant que ce nouvel album fait l’unanimité dans la presse sérieuse. Ah bah merde alors ! Je sens l’appétit revenir!

"Eternal Circle" est donc le sixième album (déjà !) des Polonais et ce dernier sort chez Witching Hour le label qui monte en Pologne. Il s’agit d’un album concept autour de l’éternel retour de Nietzsche ou si vous préférez du syndrome dit de Murray ou plus communément appelé jour de la marmotte. Afin d’exprimer au mieux cette idée, le groupe va exposer le malheureux auditeur à une demi-heure de blastage de tronche sans concessions. Attention, ça pique ! Il s’agit probablement de sa principale qualité mais aussi de sa principale limite.

Même si on reste en terrain balisé avec un premier titre plus Behemoth tu meurs, Non Opus Dei expose des arguments un tantinet plus Black que la concurrence. En effet, il n’est pas rare que notre esprit tordu lorgne vers les Teutons d’Endstille notamment en ce qui concerne les vocaux criards et la façon dont ces derniers s’insèrent dans les compos. C’est un peu si Endstille se mettait à foutre du gros Death dans leur Black de Panzer.

A la différence des Teutons, nos Polonais ne réussissent pas à insuffler de la vie (ou plutôt de la mort !) dans leurs morceaux. Là où Endstille creuse le sillon d’une irrésistible mélancolie poignante, Non Opus Dei creuse principalement vos conduits auditifs. C’est bien joli d’avoir un batteur sous stéroïdes mais si c’est pour catapulter des parpaings dans le vide interstellaire, ce n’est pas la peine les gars, on ne vous entend pas hurler dans l’espace.

Certes c’est court, ça fracasse tout comme pas permis, la prod est en acier trempé et ça réussit même par être oppressant. En étant objectif, on dégote bien deux ou trois riffs réussissant à créer une atmosphère. On soulignera même le côté Indus que peut dégager certains passages tout en rythmes et en répétitions. Mais au final, un sentiment de stérilité va se dégager de ce matraquage de crânes. Rien ne ressort mis à part le fait de s’être fait pilonner par une division blindée. Heureusement pour nous, l’offensive s’apparente à une Blitzkrieg car sinon nous nous retrouvions tel un poilu bloqué sous la mitraille au fond d’une tranchée boueuse.
Il faut reconnaître que c’est efficace et carré, tellement carré que ce n’est plus de la musique à ce stade mais de la métallurgie ! Une belle pièce bien usinée dont j’ai un peu de mal à entrevoir un intérêt autre que celui de cracher ses chicots sur le parquet.

Bon, le masochiste amateur de brutalisation auditive trouvera probablement son compte dans cette avalanche de gnons. Perso, je vais laisser ce jour sans fin dans son bel écrin et m’en vais me remettre le dernier Svart Crown !


Rédigé par : Dark Rabbit | 12/20 | Nb de lectures : 12684