Il convenait d'être plutôt clément avec la précédente sortie de Nomans Land. La réédition par Einheit Produktionen de "The Last Son of the Fjord" ne pouvait pas être très représentative du groupe. Car il s'agissait initialement d'un album sorti en 2000, alors que les Russes étaient en pleine transition entre leur doom d'origine et leur viking actuel. Alors oui, le chant clair était moche et les riffs sans réel intérêt, mais ce n'était pas encore l'heure de lâcher les chiens. Précédemment, le groupe avait concrétisé sa signature et sorti un "Hammerfrost" en 2005. Et puis "Ravenflight" débarque l'année dernière, toujours chez Einheit, pour illustrer les compositions plus récentes de Nomans Land.

Même en écoutant le groupe d'une oreille neuve à chaque album, il faut bien se rendre compte que le dîner est servi pour les clébards. Ceux qui, comme moi, espèrent un large mieux en seront encore pour leur note de frais. Nomans Land conserve jalousement son viking qu'il se trimballe depuis ses débuts : pataud et empesé de riffs lourds et éculés. Je n'arrive pas une seconde à m'intéresser à cette débauche de passages heavy sans imagination, à ce déroulement débonnaire de compositions insipides. Alors oui, ils mettent de la double et on a l'impression que ça watte. Mais en fait la coquille est vide. J'en viens presque à regretter la voix claire qui donnait une originalité anachronique au groupe.

Pour ma part les seules sorties intéressantes de Einheit Produktionen restent l'album de Odroerir et dans une moindre mesure Sorgsvart. Avec Thrudvangar ou Nomans Land dans son écurie, on ne peut pas reprocher au label allemand de ne pas cultiver une certaine homogénéité. Dommage que le viking allemand soit représenté de cette manière. Je vous renvoie d'ailleurs à ma dernière chronique de Thrudvangar, c'est presque la même pour cet album de Nomans Land. Soupir. Il fallait s'y attendre, un noman's land est un endroit où personne ne veut jamais aller.


Rédigé par : Prince de Lu | 07/20 | Nb de lectures : 11289