Et une "découverte_qui_latte_sévère", une !
Peu alléché par l’appellation Technical Grind accolée à Noisear, j’ai pris un réel plaisir à découvrir et m’immerger dans l’univers ultra brutal de ce groupe américain.
Pour faire les présentation, ça va être simple : NOISEAR, groupe américain. 14 ans d’existence. Plusieurs EP, LP, et splits au compteur. Et un batteur qu’on ne présente plus, en la personne de Bryan Fajardo (PHOBIA, KILL THE CLIENT, GRIDLINK). 'Subvert The Dominant Paradigm' est leur premier album pour Relapse. Et une bonne grosse torgnole en pleine face.
Le terme Technical Grind n’est pas totalement inadapté. Car entre les enchaînements et roulements frapadingues, et les fréquents riffs déstructurés, sweepés ou soli (oui, soli...) illuminant quelques-uns des 29 titres, l’aspect technique est plutôt présent. Incongru, la technicité est rarement l’objectif recherché ou appliqué, pour des raisons évidentes d’état d’esprit ; le Grind se basant avant tout sur la débauche d’énergie et la violence primaire.
Noisear nous montre qu’on peut allier les deux, mais en se concentrant avant tout sur la violence brute et extrême. Et quand je parle de violence brute et extrême, ce n’est pas exagéré : les 29 titres ne dépassent que rarement la minute, et les rythmes sont très majoritairement rapides, furieux, voire hystériques.
Evoquant par moments certaines formations "avant-grindistes" telles que Pig Destroyer ou Agoraphobic Noisebleed, les Noisear s’apparentent à une sorte de croisement extrême entre DISCORDANCE AXIS, BRUTAL TRUTH et KILL THE CLIENT. DISCORDANCE AXIS pour cette capacité à balancer des riffs biscornus, inventifs, déjantés, dissonants et (parfois) mélodieux. KILL THE CLIENT pour cette débauche d’énergie ultra furieuse, via des rythmes très rapides et jouissifs. Et BRUTAL TRUTH pour cette capacité à associer, dans une certaine cohésion, violence Grind, variations stylistiques et rage communicative.
Bref, que du brutal, que du furax, que du bon.
'Subvert The Dominant Paradigm' a été composé en 1 journée, et enregistré en 2 jours. Et, à l’écoute de l’ogive, cela s’en ressent, mais dans le bon sens du terme : l’album suinte par tous ses pores de cette impulsivité primaire, basique et authentique. Et cette énergie développe une réelle attractivité, grâce à ces rythmes ultra-furieux et néanmoins variés. Fajardo s’en donne à cœur-joie, à croire que Phobia n’est pas assez extrême pour lui permettre de se défouler en toute sérénité.
Les hurlements du trio (le chanteur attitré, plus le bassiste et le gratteux) apportent encore un peu plus de variété et d’attrait à l’ogive, avec un panel de postillonnages assez large : ça commence fort avec des cris aigus hystériques, puis ça enchaîne avec des cris plus rauques, pour finir dans des beuglements graves et profonds, tempérés par des cris parfois Hardcore. Bref, ça gueule dans tous les sens, et cela s’adapte terriblement bien aux variations rythmiques et arpégiques.
Au niveau des points négatifs, si l’impulsivité est au rendez-vous, on a parfois un peu l’impression que "ça blaste dans le vent". Autrement dit, la brutalité de surface n’empêche pas par moments le sentiment de remplissage avec de la violence sans âme, un peu trop synthétique. Et, par instants, on aimerait que ça soit un peu moins 'technique' et un peu plus viscéral.
Le son, puissant, clair et équilibré, manque peut-être un peu de couilles et de grain. Mais là encore, on y trouve plus d’avantages que d’inconvénients finalement.
Sans compter ce dernier titre de 20 minutes, complètement instrumental/noise (et naze). Certains apprécieront, moi, non.
Heureusement que le reste du temps, ça joue vite et bien.
Car excepté cet écart qualitatif, 'Subvert The Dominant Paradigm' est tout de même une excellente mandale ultra furieuse et paradoxalement assez diversifiée. Grâce avant tout aux riffs, résolument variés. Et aux rythmes frénétiques, mais accrocheurs.
Dans un style évoquant une sorte de Gridlink qui se concentrerait avant tout sur la violence pure, Noisear nous balance un album incroyablement brutal mais complètement efficace. Chouette découverte !
Rédigé par : ..::Ju::.. | 15/20 | Nb de lectures : 12242
Album bien sympathique ! Des morceau variés et techniques comme je les aimes, avec un côté Discordance Axis (par contre pour la dernière phrase : j'aurai plutôt dis Gridlink qui lâcherai un peu la violence pure pour se concentrer sur le côté technique !).
Et perso j'aime bien la dernière piste, pourtant je suis pas fan de trucs noise en général, mais là c'est plutôt efficace; 20 minutes de pure détente haha.
Bernard Membre enregistré
Posté le: 02/05/2011 à 11h44 - (93514)
LA découverte grind de ce début d'année. Et l'album s'enfile d'une traite de merveilleuse façon!
Growi IP:81.249.11.19 Invité
Posté le: 02/05/2011 à 14h01 - (93517)
Excellent album, malgré quelques longueurs.
Antoine / Atara IP:86.217.154.165 Invité
Posté le: 02/05/2011 à 18h57 - (93531)
Ça bute, ça rebute, et ça re-rebute.
bobo gaucho IP:88.172.42.228 Invité
Posté le: 02/05/2011 à 22h21 - (93535)
grosses longueurs, perso je trouve que cet album manque d'une grosse dose de.. je sais pas quoi.. mais je préférais avant noisear. ils se sont plantés en beauté là où maruta a réussi son coup en ce début 2011 - ah et le nouveau gridlink est pas ouf non plus malheureusement..
noohmsul Membre enregistré
Posté le: 03/05/2011 à 10h05 - (93544)
Je le trouve bien cool moi le nouveau Gridlink
Tof L'Animal IP:82.224.8.238 Invité
Posté le: 03/05/2011 à 17h01 - (93552)
Album écouté sur Bandcamp, j'accroche pas, ça manque de liant.
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Peu alléché par l’appellation Technical Grind accolée à Noisear, j’ai pris un réel plaisir à découvrir et m’immerger dans l’univers ultra brutal de ce groupe américain.
Pour faire les présentation, ça va être simple : NOISEAR, groupe américain. 14 ans d’existence. Plusieurs EP, LP, et splits au compteur. Et un batteur qu’on ne présente plus, en la personne de Bryan Fajardo (PHOBIA, KILL THE CLIENT, GRIDLINK). 'Subvert The Dominant Paradigm' est leur premier album pour Relapse. Et une bonne grosse torgnole en pleine face.
Le terme Technical Grind n’est pas totalement inadapté. Car entre les enchaînements et roulements frapadingues, et les fréquents riffs déstructurés, sweepés ou soli (oui, soli...) illuminant quelques-uns des 29 titres, l’aspect technique est plutôt présent. Incongru, la technicité est rarement l’objectif recherché ou appliqué, pour des raisons évidentes d’état d’esprit ; le Grind se basant avant tout sur la débauche d’énergie et la violence primaire.
Noisear nous montre qu’on peut allier les deux, mais en se concentrant avant tout sur la violence brute et extrême. Et quand je parle de violence brute et extrême, ce n’est pas exagéré : les 29 titres ne dépassent que rarement la minute, et les rythmes sont très majoritairement rapides, furieux, voire hystériques.
Evoquant par moments certaines formations "avant-grindistes" telles que Pig Destroyer ou Agoraphobic Noisebleed, les Noisear s’apparentent à une sorte de croisement extrême entre DISCORDANCE AXIS, BRUTAL TRUTH et KILL THE CLIENT. DISCORDANCE AXIS pour cette capacité à balancer des riffs biscornus, inventifs, déjantés, dissonants et (parfois) mélodieux. KILL THE CLIENT pour cette débauche d’énergie ultra furieuse, via des rythmes très rapides et jouissifs. Et BRUTAL TRUTH pour cette capacité à associer, dans une certaine cohésion, violence Grind, variations stylistiques et rage communicative.
Bref, que du brutal, que du furax, que du bon.
'Subvert The Dominant Paradigm' a été composé en 1 journée, et enregistré en 2 jours. Et, à l’écoute de l’ogive, cela s’en ressent, mais dans le bon sens du terme : l’album suinte par tous ses pores de cette impulsivité primaire, basique et authentique. Et cette énergie développe une réelle attractivité, grâce à ces rythmes ultra-furieux et néanmoins variés. Fajardo s’en donne à cœur-joie, à croire que Phobia n’est pas assez extrême pour lui permettre de se défouler en toute sérénité.
Les hurlements du trio (le chanteur attitré, plus le bassiste et le gratteux) apportent encore un peu plus de variété et d’attrait à l’ogive, avec un panel de postillonnages assez large : ça commence fort avec des cris aigus hystériques, puis ça enchaîne avec des cris plus rauques, pour finir dans des beuglements graves et profonds, tempérés par des cris parfois Hardcore. Bref, ça gueule dans tous les sens, et cela s’adapte terriblement bien aux variations rythmiques et arpégiques.
Au niveau des points négatifs, si l’impulsivité est au rendez-vous, on a parfois un peu l’impression que "ça blaste dans le vent". Autrement dit, la brutalité de surface n’empêche pas par moments le sentiment de remplissage avec de la violence sans âme, un peu trop synthétique. Et, par instants, on aimerait que ça soit un peu moins 'technique' et un peu plus viscéral.
Le son, puissant, clair et équilibré, manque peut-être un peu de couilles et de grain. Mais là encore, on y trouve plus d’avantages que d’inconvénients finalement.
Sans compter ce dernier titre de 20 minutes, complètement instrumental/noise (et naze). Certains apprécieront, moi, non.
Heureusement que le reste du temps, ça joue vite et bien.
Car excepté cet écart qualitatif, 'Subvert The Dominant Paradigm' est tout de même une excellente mandale ultra furieuse et paradoxalement assez diversifiée. Grâce avant tout aux riffs, résolument variés. Et aux rythmes frénétiques, mais accrocheurs.
Dans un style évoquant une sorte de Gridlink qui se concentrerait avant tout sur la violence pure, Noisear nous balance un album incroyablement brutal mais complètement efficace. Chouette découverte !
Rédigé par : ..::Ju::.. | 15/20 | Nb de lectures : 12242