Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas écouté un CD étiqueté cyber-metal qui puisse stimuler en moi un intérêt. Je suis toujours resté fidèle à STRAPPING YOUNG LAD (normal vu mon pseudo) et FEAR FACTORY, mais on ne peut pas dire que j’y ai retrouvé mon compte ces derniers temps. Si on excepte le premier album de SIDEBLAST, je ne suis jamais retombé sur du lourd (et je n’ai pas cherché aussi, il faut bien l’admettre), mais là, avec ce premier album de NOEIN, mon intérêt pour le genre suscité revient au galop, c’est pour vous dire.

Qu’est-ce que l’on sait sur NOEIN en fait ? Ils nous viennent de Rouen, se sont formés en 2007, ont été sélectionné pour représenter la France au Metal Battle du Wacken Open Air (et ont terminé seconds) en 2011, ont enregistré un clip pour leur morceau « Chrysalis », et ont aussi un premier EP sous le coude, sortie en 2009. Beau petit parcours pour un groupe qui ne fait pas les choses à moitié. Car il suffit de mater un peu le digipack d’«Infection-Erasure-Replacement » pour bien s’en rendre compte. Avec son packaging soigné et bien chiadé, on a vraiment l’impression d’avoir du pro entre les mains. Mais en est-il de même dans nos oreilles ?

NOEIN peut être rattaché à l’étiquette cyber, il en reste que sa musique n’a rien à voir avec un FEAR FACTORY par exemple. Ici c’est plus du côté d’un modern metal annexé à du death, et du metalcore qu’il faut se tourner, mais couplé à une ambiance purement cyber. Le groupe nous envoie un metal brutal et froid comme l’acier d’un T-800, tout aussi efficace en terme de destruction, durant pas loin de 45 minutes, pour un rendu qui ne plaisante pas. Le ton est donné direct par la longue intro, « I-E-R », dans une ambiance post-apocalypse futuriste où les samples se chargent de nous plonger immédiatement le bain. C’est véritablement bien foutu, on s’y croit carrément, et nous prépare pour la suite qui, elle, ne va pas faire semblant également. Elle nous emmène vers un horizon beaucoup plus brutal, un horizon sombre et froid, chaotique, mis en musique à grands coups de riffs syncopés, de rythmiques mécaniques, et de blast mitrailleurs qui ne lésinent pas en termes d’énergie atomique. En gros, c’est la guerre. Une guerre sonore futuriste, variée, par des passages brutaux, lourds, mais aussi très mélodiques.

NOEIN ne se contentent pas de faire du brutal pour du brutal et nous composent 13 titres complètement diversifiés des uns des autres, mais restant toutefois homogènes. On sent un énorme travail au niveau des arrangements par la qualité des samples, qui apporte toute la sève nécessaire pour créer une ambiance purement futuriste. Le chant de Jenni, petit bout de femme à la voix rocailleuse, se veut peut-être un brin banal, mais en impose tout de même par sa puissance et son envie d’en découdre lyriquement. Dans tous les cas, c’est propre, finement exécuté, inspiré, et bien mis en œuvre pour créer un univers thématique, certes déjà abordé, mais qui reste encore assez vaste pour être encore sujet à une mise en musique. NOEIN l’ont bien compris et on concocté un premier album (qui contient également leur premier EP en guise de bonux) sacrément développé.

« Infection-Erasure-Replacement » impose le respect et présente NOEIN comme un groupe au talent indéniable. Il serait dommage de s’en priver, vu la qualité présente sur cette rondelle, qui n’augure que du bon pour l’avenir de cette formation plus que prometteuse.


Rédigé par : Velvet Kevorkian | 15.5/20 | Nb de lectures : 13007