Après avoir écumé tous les groupes de mélodeath « moderne » trouvables en Italie, Coroner semble avoir décidé d’étoffer son catalogue en allant chercher ailleurs. En Espagne plus précisément. Et après RISE TO FALL, voilà NODRAMA, qui est un groupe basque. Houlà, ça me fiche les boules ça. Si je dis du mal du disque, j’ai peur de me faire plastiquer mon PC, ou de me faire kidnapper et qu’on suive la traque des malfaiteurs sur l’autoroute pendant le 13h de TF1. Et en plus j’étais pas pour que Deschamps reprenne l’équipe de France. Mais j’étais pour Bilbao lors de la dernière finale de l’Europa Ligue, et j’étais pour que Llorente soit titularisé en équipe d’Espagne, donc c’est bon ? Et j'adore l'Axoa et les saucissons au piment d'Espelette. Après tout l’ETA est censé avoir rendu les armes, enfin jusqu’à quand… je pose ma mitrailleuse autrichienne sur mes jambes par précaution et j’entame cette chro.

NODRAMA est formé à Bilbao en 2005 sur les cendres de diverses formations underground. Le groupe a été l’auteur d’une démo en 2006 puis d’un premier album, I Mind, sorti en 2008 via Fragment Records. Premier album qui est pourtant considéré comme une démo, et The Patient est donc présenté comme le premier véritable album de NODRAMA, qui a commencé à se faire remarquer en Espagne en jouant notamment en première partie de WHITESNAKE et CYNIC. Le style pratiqué est très « Coronerien » je dois dire, pas du Techno-Thrash en référence aux Suisses, mais par rapport au label italien qui depuis ses débuts n’a presque que signé des clones de SOILWORK (DISARMONIA MUNDI y compris, mais l’élève a dépassé le maître). Donc du mélodeath « moderne » qui fait frémir les jeunes RYMistes et VsGreg. Et pour le coup, ce n’est pas NODRAMA qui va se démarquer ou révolutionner quoi que ce soit. « An absolute must for fans of IN FLAMES, SOILWORK, RAUNCHY and SEVENDUST », tout est dit je crois. Du mélodeath très porté sur les mélodies, avec quelques intros ou breaks à ambiances électroniques, des passages plus durs à chant crié disposés avec parcimonie (qui sont de toute façon assez vains, cf. "Power of Lavishness" et "All Behind"), un chant clair très calqué sur celui de Björn Strid (et un peu vocodé). Bref du SOILWORK-like du début à la fin, mais pas repris de la meilleure période (plus proche d’un Sworn To A Great Divide qu’un Natural Born Chaos en somme…), du mélodeath hyper classique et formaté, avec une prod plutôt moyenne (le chant est trop en avant et les grattes manquent de mordant), des compos sans grande saveur (qui frôlent parfois la repompe gothenburgienne) et des morceaux pas vraiment accrocheurs qui se ressemblent tous.

En 11 morceaux et 45 minutes, on ne retiendra pas grand-chose de The Patient, si ce n’est quelques passages sympa (au sein de "Tail Nailed Fish", "One More Step", ou encore "Believer") et un fort air de « j’ai déjà entendu ça quelque part » qui donne envie de se repasser quelques disques de SOILWORK pour la forme. Les groupes italiens de mélodeath n’apportaient pas déjà grand-chose, les Espagnols ne vont pas les battre 4-0 avec des formations anecdotiques comme NODRAMA. C’est le drame. Les mordus de mélodeath « moderne » peuvent y jeter une oreille car cet album est tout au plus correct, mais je ne pense pas que The Patient leur fera lâcher leurs disques de RAUNCHY. Leurs compatriotes (du royaume d’Espagne) de RISE TO FALL signés chez le même label sont un poil plus couillus que ce groupe bien trop banal, qui maîtrise bien son mélodeath influencé par les plus grands mais c’est tout. Voilà, je vais me cacher dans mon bunker maintenant.


Rédigé par : ZeSnake | 11.5/20 | Nb de lectures : 11897