NOCTURNAL DEPRESSION - Spleen Black Metal (Avantgarde) - 22/09/2015 @ 07h13
J’aime bien Nocturnal Depression. Depuis toujours. J’avais déjà eu l’occasion de le dire à l’occasion du split chroniqué dans ces colonnes il y a peu auquel le groupe participait avec Myrd et Vspolokh. Et si toute leur discographie n’atteint pas le même niveau de qualité (je préfère très nettement leurs débuts, très dépouillés, parfois un peu cheap mais dans le bon sens du terme, de la demo Soundtrack for a suicide à Nostalgia en passant par Four seasons to a depression), force est de constater qu’avec le temps, le groupe a tout de même su conserver une musique attrayante, si l’on peut dire, faite d’un BM empli de tristesse plus que véritablement dépressif depuis quelques années.

Ce Spleen Black Metal est le reflet de cette évolution. Nocturnal Depression est roi lorsqu’il s’agit en effet de distiller des ambiances empreintes de nostalgie et de mélancolie, d’une profonde tristesse sans l’apport d’un quelconque clavier, juste par le grésillement des guitares qui déchire l’espace (ou encore par un très beau violon ou violoncelle sur "Méditation grisâtre" et sur "Spleen Black Metal"). Car le son est aussi typique du groupe, sale mais audible, « passéiste » mais actuel, caverneux mais suffisamment clean et juste travaillé pour poser le décor et plonger l’auditeur dans l’univers grisâtre du combo. Le son de guitare est reconnaissable entre mille et le départ de "Elegie" ne trompe pas. Le mid-tempo traînant du groupe place l’auditeur au centre des débats ; la voix criarde le prend à la gorge ; la rythmique quasi martiale l’entraîne vers le fond.

Nocturnal Depression ne joue pas sur la vitesse. Jamais. Ni sur la violence. Cet album en est dénué. Le propos est tout entier centré sur le remord, la culpabilité, le désespoir. Les lead accompagnent les structures en doux trémolos déchirés ("L’isolement") ; les mélodies occupent tout l’espace (sur "Acédie" par exemple où elle constitue la trame même du titre, comme sur "Un immense désespoir"). L’agressivité est ici totalement rejetée au profit d’un appel aux sentiments de l’auditeur et du travail sur les ambiances (le beau "Remords Posthumes"). Et lorsque la rythmique s’emballe (un peu), c’est pour uniquement pour souligner les mélodies distillées par les guitares.

Il est vrai que le propos, globalement, s’est adouci. Le son s’est fait plus « soyeux », plus cotonneux, moins aride et harsh que sur les premières productions. Par instants – et ce n’est absolument pas une insulte dans ma bouche – certains titres rappellent le vieux Alcest (le bon, celui des débuts), non pour le côté shoegaze mais plutôt pour cette volonté de proposer des mélodies aériennes morbides ou mélancoliques. C’est vrai encore que les titres sont parfois un peu longs et que le propos a tendance à relâcher l’attention de l’auditeur. C’est qu’il n’est pas non plus très simple de se renouveler à ce stade de la carrière d’un combo.

Moins suicidaire, toujours aussi nostalgique et triste, Nocturnal Depression livre un album intéressant, peut-être un poil moins pertinent que ses prédécesseurs (à partir de "The Cult of Negation"). Mais dans le genre, cela reste une valeur refuge, ce qui n’est pas rien.




Rédigé par : Raziel | 14/20 | Nb de lectures : 8611




Auteur
Commentaire
huhu
IP:77.126.174.121
Invité
Posté le: 22/09/2015 à 17h02 - (117966)
De la musique à l'esthétique ce groupe a toujours accumulé tous les clichés du genre jusqu'au kitsch ... Cet album est le plus abouti que j'ai pu écouter venant d'eux mais il a 5-6 ans de retard sur la concurrence.

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