Je suis Nocturnal Depression depuis ses quasi débuts. J’ai longtemps apprécié leur approche plutôt dépouillée du BM, répétitive, respectueuse des apports des Anciens mais suffisamment personnelle pour qu’une personnalité propre se révèle. Leur démo, Four Seasons to a Depression, m’avait tout particulièrement séduit par son caractère désespéré et son atmosphère glaciale, fidèle à l’illustration de la pochette. Et si la suite m’avait semblé plus anecdotique, je réécoute encore avec plaisir Soundtracks for a sucide opus II ou Reflections of a sad soul. Et de fait, depuis 2008, j’avais un peu lâché l’affaire… jusqu’à ce que déboule Longing for death, split (suivi depuis par deux albums en deux ans…) qui comprend également Myrd et Vspolokh, second groupe qu’en revanche, je ne connais pas. Si Nocturnal Depression livre le premier titre, les trois autres se partagent entre les deux autres groupes.

Je ne suis généralement pas très fan des splits dont la qualité reste extrêmement aléatoire. Et si certains sortent du lot (le dernier Order of the Ebon Hand / Akrotheism), c’est loin d’être monnaie courante. Alors réjouissons-nous. Le split sous examen, sans être bouleversant, se place légèrement au-dessus de la mêlée.

La première piste – "Waste of life" – nous livre du pur Nocturnal Depression, voix déchirée, hantée, possédée inside, rythmique mid-tempo désolée, atmosphère de caveau garantie. Un titre classique, non dénué d’intérêt en raison des variations apportées à la structure et des mélodies comme toujours présentes dans la musique du groupe. Un plat signature en quelque sorte, dont les belles ambiances désolées s’étirent sur près de 12 minutes.

La suite est en revanche un peu moins appétissante. Les danois de Myrd ne sont pas très folichons en temps normal. L’expérience du split ne les a pas transformés mais un effort est tout de même à noter. Alors, c’est vrai, ils ont pour eux la vitesse d’exécution, l’attaque franche et frontale mais bon, au bout du compte, ça reste quand même un poil limité. Le titre – "Selvdestruktiv" – tire un peu tout droit, sans trop réfléchir. Tout juste note-t-on un léger ralentissement vers les 1’30 qui permet au titre de rebondir de manière plutôt agréable. Mais plus généralement, l’effort de composition doit être souligné ; ce morceau est bien construit, avec une vraie recherche de variations et des riffs fondus dans la masse qui donnent le sentiment que le morceau se meut comme un serpent. Le troisième titre – "Afkom af et forfald" – partage les mêmes atouts : rythmique survoltée, guitares tourbillonnantes, voix harsh, mais aussi les mêmes défauts, à savoir la sensation que la tabasse sert de prétexte comme de base fondamentale au morceau et que, sortie de cette hypothèse, point de salut (même si l’accélération à compter des 3’ environ fait mal). Dommage.

Ce sont les russes de Vspolokh qui ferment le ban avec "Extrinsic Obscurantism". Retour au BM dépressif. Si la structure est proche, dans l’esprit, de la musique de Nocturnal Depression, le son est en revanche plus rond, plus chaud. La présence de la guitare sèche confère à l’ensemble (9’40 tout de même) un petit côté slave, renforcé par la lourdeur de certaines guitares et la façon d’étirer certains lead qui ne sont pas sans rappeler les ténors de la scène de Kharkov. Un titre plutôt réussi… si ce n’est la voix, qui dénote franchement, comme inappropriée à l’ambiance développée.

Au final, un produit honnête qui pourra venir compléter ta collection de splits (et pas de slips) sans honte.




Rédigé par : Raziel | 13/20 | Nb de lectures : 8712