NOCTIS - Out of the Shadow of Legend (Adipocere) - 08/12/2001 @ 15h05
… of battles, of ancient gods, of darkness, of swords, magic and evil… Pas besoin de vous procurer un polaroïd, Noctis distribue assez de clichés pour tapisser vos murs sans qu’un millimètre carré de papier peint n’émerge ! S’encastrant comme un beau Duplo tout neuf dans une mouvance black symphonique hexagonale qui pose doucement (un peu à la bourre ?) les premières pierres de son panthéon, nos cinq joyeux drilles déballent avec conviction leur vision d’un monde passé à la moulinette du temps et des mythes. Autant épargner tout commentaire sur l’originalité de la chose et se plonger dans la musique du groupe, porteuse de promesses certaines.

Après nous avoir ouvert le chemin de leurs hauts plateaux escarpés à travers une petite intro agréable mais sans grand relief, Noctis transpercent la brume et se jettent à corps perdu dans la mêlée. Leur black galope comme une charge de cavalerie, monté sur une solide organisation instrumentale qui décompose les morceaux en phases asymétriques, comme rythmant les épisodes d’une histoire. Le titre initial « And God’s Servants created Hell on Earth » est très représentatif de ce schéma stratégique, avec un commencement dur au tempo soutenu sur lequel le vocaliste nous accommode à ses exclamations éraillées à mille autres pareilles, mais pleines d’une opiniâtreté que personne n’osera lui enlever. Le thème est ensuite répété et mis en avant dans un passage style pré-refrain où le tonnerre de la batterie s’apaise ostensiblement, c’est alors le moment de redémarrer la machine tout en lâchant un riff de synthé aérien tel le rayon de soleil qui larde le ciel d’orage.
On pense alors un peu à Dimmu Borgir sur des titres comme « Mourning Palace », mais en fait on pense en même temps à la moitié des groupes de son catalogue de VPC favori, qui jouent tous sur ces mêmes ingrédients fédérateurs, variant juste les dosages histoire de prétendre s’inventer un style.

Avec Noctis on n’en est pas à ces considérations toutefois. Le morceau continue donc, désormais engagé dans un réseau de mélodies aux accents médiévaux immédiatement assimilables et ne souffrant pas de reproches dans l’exécution. On reprend soudain le fil des premières notes qui s’emballent un court instant le temps de poser l’étendard sur le plus haut sommet du champs de bataille… et puis on met pied à terre. Et on se dit que, ouais, voilà un bon petit groupe, un peu approximatif au niveau de la cohérence de certains enchaînements, desservi par un rendu sonore plutôt maigrelet, encore à plusieurs lieues de la majesté d’un Osculum Infame ou même d’un Your Shapeless Beauty, mais un bon groupe quand même. Deux morceaux plus loin on n’a pas avancé beaucoup, tout au plus sait-on que là où Noctis brille le plus, c’est dans la gestion simultanée de la section claviers et de l’armada metal, l’une ne mettant pas de bâtons dans les roues de l’autres, à savoir que puissance et atmosphère se complètent toujours fort bien, quel que soit le côté que Noctis désire mettre momentanément en exergue.
On a aussi appris que le chant clair type épique n’est pas l’atout le plus heureux du groupe, surtout lorsque la ligne mélodique qu’il suit est aussi convenue et barbante que sur « Those who rot in the Shadow ». Une outro discrète à la guitare acoustique et c’est déjà terminé.

La seconde partie du CD contenant la démo 97 « Glorious Times » ne soutient malheureusement pas du tout la comparaison. C’est le repressage du vieux matériel d’un groupe qui se cherchait encore, ni moins mais surtout ni plus, et je dois dire que je me suis ennuyé ferme à chaque écoute. D’où le dilemme de savoir si, au lieu de racler les fonds de tiroirs, il n’aurait pas été plus judicieux d’attendre d’avoir assez de concret pour sortir quelque chose de peut-être plus directement marquant que ce CD tronqué et totalement déséquilibré. Les avis ne manqueront pas d’être partagés sur la question. Toujours est-il que, si Noctis veulent bonifier le crédit que leur accorde cette première production plus qu’honnête, ils sont quasiment dans l’obligation de la faire suivre rapidement d’un véritable album sous peine de retomber dans l’oubli à l’image de beaucoup trop de groupes français auxquels on prédisait aussi une carrière radieuse. Sinon, il paraît que le port de la cotte de maille redevient très tendance…




Rédigé par : Uriel | 6.5/10 | Nb de lectures : 6857




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