NOCTIFERIA - Death Culture (Listenable/Pias) - 02/03/2010 @ 08h05
Noctiferia est un groupe qui meule comme s’il était une énorme masse de fromage au cœur fruité. Noctiferia est un groupe qui sait jouer de la musique comme les meilleurs bûcherons savent taquiner du sapin. Noctiferia est un groupe pour qui la production n’est pas un vain mot (produit par Dilabor Strnisa et mixé par Peter Tagtgren aux studios Abyss siou plaît !) et qui apprécie de sonner comme s’il avait passé une année à faire joujou avec Pro-tools. Noctiferia est enfin un groupe qui va droit au but, sans se soucier des embûches et aussi sans trop regarder ce qui se passe autour de lui. Et le risque quand on regarde pas trop devant soi, c’est de se manger un platane en pleine gueule.
Car tout au long de ses titres, le talent musical et l’envie de tout démonter se fait clairement ressentir… mais c’est parfois au détriment des respirations et des nuances… plus grave encore au détriment des chansons.

Mais bon, commençons par le commencement voulez-vous.
Noctiferia est né en 1994 en Slovénie et en est déjà à son sixième essai discographique. Des démos (« Gods of Pocka », « Inhuman », « Baptism at savica fall ») un live ,« Eternal Blasphemy », et deux CD, « Per aspera », en 2002 et « Slovenka morbida » en 2006. « Death Culture » est donc la nouvelle livraison du combo sortie chez Listenable Records.
Les Slovènes ont l’envie chevillée au corps de faire du bruit afin qu’un maximum de personnes puissent entendre ce qu’ils ont à proposer. Sans que cela soit péjoratif, on peut dire que le groupe en veut et qu’il se donne les moyens de parvenir au résultat qu’ils souhaitent.
Le groupe évolue sur ce skeud dans un registre plutôt velu de gros métal aux frontières du death, sans trop d’accent black et pas vraiment d’influence Grind.
Vous l’avez vu au début de la chro, très grosse prod sur ce disque (les noms parlent d’eux-mêmes) renforcée par la précision métronomique des guitares et une batterie triggée bien comme il faut. Le groupe cherche l’effet « gros camion », quitte à délaisser le côté sauvage. Amateur de furie et de dérapages incontrôlées, vous pouvez passez votre chemin.
Par contre si vous êtes plutôt amateur de trips à la Fear Factory, Noctiferia pourrait bien vous intéresser. Grosse prod, grosse voix, accordage grave, décalages rythmiques, double pédale à gogo et roulements furieux à la caisse claire, l’attirail est complet pour faire rugir les enceintes. Et ça marche.
Après une intro sans saveur particulière, débute « Terror » qui annonce avec fierté avec quel bois se chauffent les Slovènes. Des nappes de clavier soutiennent très intelligemment la musique pendant que les guitaristes s’amusent à jouer des riffs « techniques mais pas trop » qui tanguent entre le mélodique et le crum crum purement rythmique. Quelques petits soli avec des plans de sweeping à fond les gamelles viennent se greffer sans que cela ne paraisse incongru. Le batteur en a dans les mollets (le morceau « Monarch » et ses accélérations véloces) et lorsqu’il commence à prendre la mouche (comme sur « Demagog ») il peut envoyer des brassées de blasts beats vraiment sympathiques. Un petit regret quant à ce son triggé qui gâche par moment la fougue et la frappe du joyeux drummer.

Alors que le début de l’album était dans une même veine, « Democracy » vient un peu brouiller les pistes en envoyant un « gros morceau metal un poil commercial » qui même s’il est bon, ne sent pas forcément le bitume et l’huile de vidange.
Heureusement, cela s’arrange avec « Slavedriver » titre au tempo rock n’roll qui apparaît vraiment le meilleur depuis le début de l’album. Noctiféria semble sortir des limites qu’il s’impose et se met un peu en danger, ce qui lui va plutôt bien, tant l’ennui commençait à pointer le bout de son nez avec cette première partie du disque.
Les chansons me font par moment penser aux productions de Dagoba même si les Slovènes n’ont pas « le coup de main » des Marseillais devenus bon pourvoyeurs de refrains fédérateurs depuis quelques années déjà.
Car le vrai problème de ce skeud, c’est qu’il ne peut être vraiment apprécié que pour ses chansons. Les musiciens ne sont pas assez techniques pour qu’on ne s’intéresse qu’à ça, et la brutalité de l’ensemble est loin d’être suffisante pour se différencier d’autres combos, autrement plus séditieux et perfides dans leur assauts sonores.

Noctiferia mise donc tout sur la prod’ et les chansons. Mais hélas, malgré d’excellentes idées et de très bons passages, il n’y a pas vraiment de titres qui se dégage du lot. L’album est certes très homogène, mais aucun titre n’arrive vraiment à se hisser à un niveau supérieur.
On reste donc un peu sur sa faim car au vu des qualités des Slovènes, on se dit qu’ils pourraient faire très mal si ils se laissaient un peu plus aller… comme sur l’avant-dernier titre, « Samsara ». Cette chanson aux accents orientaux, envoie une mélodie très efficace et on sent que tout le monde s’amuse bien à créer un mur sonore béton. Le chant est très bon et les incantations gutturales sont assez jouissives (je sais pas si c’est le chanteur du combo qui fait les mélodies en « clair » mais si c’est lui, c’est super dommage qu’il n’en fasse pas davantage tant il est convaincant quand il arrête de grogner).
Ce titre fonctionne super bien et donne illico l’envie d’appuyer sur Replay.
Quel dommage que ce titre arrive si loin ! Mais Noctiferia doit être de ce genre de groupe qui pense qu’il faut terminer un album sur une très bonne chanson (et je trouve que c’est une qualité qui se perd beaucoup chez les metalleux).

Au final, un album aux qualités indéniables qui pèche par un manque de moments forts mais qui sauve les meubles avec son goût du travail bien fait et une aura « sympathique » qui se dégage de l’ensemble.

Myspace - 261 téléchargements


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12389




Auteur
Commentaire
vieillebranche
Membre enregistré
Posté le: 02/03/2010 à 10h28 - (81327)
je connaissais pas, ça a l'air pas mal du tout, à écouter pour se faire une idée plus précise! la chro est bien sympa aussi!

ZeSnake (pas loggé)
IP:194.214.217.17
Invité
Posté le: 02/03/2010 à 10h54 - (81331)
déjà la kro? le disque sort dans deux semaines!

en tout cas, les morceaux du myspace sont excellents, dans la veine du précédent (plus axé Metal-Indus à la Rammstein) en plus Death Meshuggisé. j'espère que le fait que ça sorte sur Listenable leur donnera l'exposition qu'ils méritent. hête de l'écouter en entier en tout cas! peut-être que ça sera pas très fin, mais dans ce style c'est l'efficacité qui prime.

mika
IP:84.103.214.6
Invité
Posté le: 02/03/2010 à 11h28 - (81332)
bordel, le type de la pochette d'obzen est sorti de sa meditation?

Phil
IP:82.211.83.9
Invité
Posté le: 02/03/2010 à 13h57 - (81340)
11/20 pour l'effort

senior canardo
IP:80.214.253.10
Invité
Posté le: 02/03/2010 à 19h44 - (81346)
ça casse pas trois pattes... mais ça fait taper du pied !

ZeSnake
Membre enregistré
Posté le: 15/03/2010 à 23h29 - (81788)
l'album est en écoute sur deezer. je ne suis pas déçu : il bute!
y'a peut-être un ou deux titres en-dessous, mais rien que l'enchaînement "Demoncracy"-"Slavedriver"... miam!



Berlusconni
IP:81.255.38.217
Invité
Posté le: 22/05/2010 à 10h29 - (83944)
Tiens la censure ne serait elle pas passée par ici?

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