Nine Eleven est un groupe originaire de Tours… et Dieu sait que la réputation du combo n'est plus à faire. Après un premier opus, « Use Your Desillusions », d'une grande qualité, les Tourangeaux reviennent avec cet opus qui risquent de marquer l'année 2010.

Offrant aux fans un hardcore moderne, mélodique, riche et bourré ras-la-gueule d'émotions en tout genre, « City Of Quartz » est sans conteste un disque puissant et impressionnant sur tous les domaines. Je commencerai par une parenthèse sur le contexte de l'opus.
Le titre de l'album est directement tiré du livre du même nom du sociologue Mike Davis dont voici la quatrième de couverture :

"De l'« American Dream » au désenchantement, Mike Davis nous offre une vision de Los Angeles peu commune. Cette mégalopole mythique de la Côte ouest américaine, hébergeant plusieurs millions d'individus, est représentée, paradoxalement, comme une ville symbole de l'enfer d'un capitalisme postmoderne. Los Angeles se découvre alors comme une dérive des villes modernes, « allégorie de la ségrégation socio-spatiale et de l'ultrasécuritarisme. »
L'ensemble des textes des Tourangeaux s'articulent de façon sombre et réalistes autour des idées véhiculées par le livre.

Si au niveau des paroles, la barre est placée très haut, musicalement, Nine Eleven frappe également un grand coup. L'opus est une véritable mine d'or, sorte de mix entre Bane, Have Heart et Endzweck. Un cocktail un peu batârd vous me direz mais, résolument unique. « City Of Quartz » est un disque époustouflant qui prend aux tripes et doté d'une richesse incroyable.

L'album démarre sur « City Of Quartz » et ses petites notes cristallines. La premier chose qui frappe est la voix de Romain. Mis à part Verse et These Days, j'ai rarement entendu quelqu'un crier à ce point. Doté d'un timbre aigu et d'une voix très haut perchée, les vocaux sont clairement un des points forts de l'opus. Apportant une touche de furie à un album déjà surgonflé, Romain sait parfaitement jouer de sa voix pour perforer les tympans de l'auditeur.
Musicalement, c'est le sans faute. Toutes les compositions sont dotées d'un sens aigu du détail et de l'orchestration. Chacun des titres est richement interprété, les structures alternant vitesse et plans plus lents, des mélodies raffinées, des parties aériennes post rock et surtout une complexité qui fait prendre de la valeur ajoutée au disque.

Le premier titre « City Of Quartz » s'inscrit dans une mouvance post rock... Ses notes cristallines ainsi que sa mélancolie débordante en fait un des titres les plus probants et intenses du disque. Parmi les autres chansons, impossible de passer outre les fabuleux « The New Shame Of Punk To Come », véloce et profondément direct mais surtout « Sen ».
« Sen » est la perle de l'opus. Son intro tout en harmoniques et sur la mosh part précède un plan ultra rapide me rappelant les Japonais de Endzweck. Impossible de ne pas succomber aux deux dernières minutes du titre très post rock, teinté de désespoir et puant la tristesse. La voix de Romain crachant son amertume et sa colère ne fait qu'amplifier l'impression d'étouffement... mais ceci n'est pas uniquement perceptible sur « Sen »

Fabuleux, intense, incontournable, magnifique, brutal et majestueux... Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le premier grand disque HxC de l'année 2010. Nine Eleven va probablement enterrer nombre de sorties françaises cette année, c'est moi qui vous le dis.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17.5/20 | Nb de lectures : 13900