Tout le monde a bien dû tomber un jour sur un épisode des "Experts" (pas le film avec Jenna Jameson) avec son héros sosie de Bernard Lavillier, et a pu voir une multitude de cadavres de personnes atrocement mutilées, putréfiées ou en décomposition avancée. Or nous, métalleux lambda que nous sommes, sommes habitués à la vision de ces agréables tableaux depuis bien longtemps grâce notamment aux pochettes de Dismember, Kreator, Mayhem et j'en passe et des meilleurs...
Et bien maintenant que la TV nous a piqué notre moyen d'expression primaire, il semblerait qu'il y en ait qui ont décidé de faire dans l'artistique (artistique ayant depuis longtemps quitté le monde de la télé depuis l'arrivée d'Arthur). C'est ce que nous propose NINE avec la cover tout en subtilité et sous-entendu de "It's Your Funeral", finis les émulsions de faux sang et pseudo cadavres lacérés même pas vrais (pour Dead de Mayhem c'est un joker). Là, on a une pelle, un sous-bois sordide, et au dos un petit chemin où on aperçoit des petits peutons nus, c'est recherché quoi !!
Donc maintenant si vous voulez voir du cru, du racoleur, du sans goût, rdv devant les "Experts de Miami à Mannathan de Chicago vers Marseille"... ou un truc dans le genre.


NINE nous livre donc avec légèreté ce "It's Your Funeral", cinquième album du groupe qui suit de près le EP «Death Is Glorious» paru en 2006. Et en fait le contenu n'est pas du tout léger, on nous a trompé vilement. Trompé je fus aussi en lisant leurs influences : High on Fire, Black Sabbath, Entombed, Goatsnake. Puisqu'à l'écoute attentive je n'y ai retrouvé aucun point commun, à part peut-être un peu de rage death'n'roll à la Entombed (comme quoi les influs on en fait ce qu'on veut).
NINE pratique une musique rentre dedans, rageuse et power proche du Hardcore n'roll classique de Pro Pain, le tout avec des petites touches de Death/Trash old school, apparemment propres à tout groupe suédois normalement constitué, et d'autres plus grosses de Trashcore moderne. Un petit plus mélodique aussi, qui me fait penser que NINE est plus subtil que sous ses premiers abords.
Produit par le très renommé Daniel Bergstrand aux Dug-Out Studios (Strapping Young Lad, Meshuggah, In Flames), les dix compos qui remplissent la galette sont ultra féroces et directes et rappellent par-ci par-là le trashcore de Hatesphere ou The Haunted mais en plus dépouillé et primitif. La voix de Johan ne bouge pas d'un fil et déverse un flow rageur de façon linéaire sur tout l'album, le timbre et les effets rappelant quelques fois le chant de Meshugg ou Darkane. Le hic étant qu'il y a beaucoup trop d'effet dessus et que personnellement ça m'a plutôt gêné le long de l'écoute.
L'autre hic, c'est que malgré la qualité flagrante des compositions, on ne trouve pas vraiment de refrains qui bottent le fion !
C'est plaisant à écouter, on headbangue facilement et chante les verses hardcore en choeur, certains riffs rappellent même le bon vieux trash à l'ancienne de Kreator. L'album s'écoule ultra rapidement et sans ennui. Parfois purement hardcore "Grace" , parfois trashcore "No Air Supply" et parfois métal mélodique "Nothing Left For The Vultures", NINE surprend pas mal à tous les niveaux.
Comme il est marqué sur leur site : Est-ce du métal ? Est-ce du rock ? Est-ce du hardcore ? Est-ce du «post-quelque chose" ? A vous de décider.

Moi je décide que NINE c'est entre du Pro Pain et du Darkane ! Voilà, démerdez-vous avec ça.

Un bon album, bien plaisant mais qui a quelques faiblesses : trop d'effets sur la voix qui en devient robotique, pas de refrain vraiment bandant... Il n'empêche que le groupe plaira autant aux auditeurs de hardcore classique que ceux de metalcore/trashcore et compagnie.

Agréablement surpris par la tournure que prend ce groupe, qui attire malgré tout à l'instar de sa cover.... A suivre

Pour ce qui est du sous-entendu et de la subtilité de la cover, ce n'est pas le cas de tout le monde !! J'aurai l'occasion de vous parler sous peu de Unsane, qui nous a fait exactement tout le contraire vers le même sous-bois avec sa cover digne des "Experts de Los Angeles à Las Vegas mutés à San Francisco en partance pour Paris"... ou un truc dans le genre.


Rédigé par : Layne | 14/20 | Nb de lectures : 11799