Ce qui est bien en chroniquant des disques pour VS, c’est qu’on découvre les joies des fiches promo. Comme ce coup-ci j’en dispose d’une, on va pouvoir être précis : NIHIL NOVI SUB SOLE est un projet hollandais monté par Marco Kehren début 2008, auparavant membre de DEINONYCHUS (à mes souhaits), BETHLEHEM et DARK SANCTUARY. Si vous connaissez ces derniers, vous vous rendrez bien vite compte qu’il ne sera point question de mitöl ici, mais comme le dit la fiche d’une « étrange mixture d’ambient et d’influences classiques incluant des ingrédients martiaux », soit du Dark-Ambient/Martial-Indus/cequevousvoulezdanslegenre. Notons également que par le biais de ce premier album (après un promo en 2009 et une participation à une compil), Marco a un but qui est « d’explorer son côté sombre dans de nouvelles facettes ». Ca promet !

Ce qui est bien avec la fiche promo, c’est qu’elle me mâche la moitié du boulot. Pas besoin de faire l’effort de décrire le style, tout y est : NIHIL NOVI SUB SOLE vous emmène « dans une spirale de compositions sombres, qui combine des sonorités Dark Ambient avec des orchestrations étranges et des chœurs enveloppés dans des compositions de type Martial-Indus avec des percussions militaristes ». Au jeu des influences, mon petit papier cite les renommés KARJALAN SISSIT, TRIARII, WOJCEH KILAR (à mes souhaits, décidemment), DEAD CAN DANCE, APOPTOSE et ARDITI. A noter aussi que le projet pose son concept autour « de la terreur et de la peur dont l’Homme a souffert pendant toutes les guerres, et dont l’Histoire est témoin ».

Bon bien sûr je ne vais pas en rester là, et comme une fiche promo est comme son nom l’indique à but promotionnel, il faut bien que je développe sur la qualité. Disons que Jupiter Temple est un premier album bien fait, avec un bon son (masterisé par Axel Frank qui a bossé, entre autres, avec TRIARII et WERKRAUM), mais pas franchement excitant. Si vous connaissez les projets cités plus haut, vous ne serez pas dépaysés, mais vous trouverez aussi que ce disque manque cruellement d’originalité. Coincé entre les projets Martial-Indus « classiques » comme ARDITI et TRIARII (sans le côté épique du dernier mais avec le côté sombre du premier), et entre la BO d’un Medal Of Honor ou d’Equilibrium (le film avec Christian Bale, pas le groupe allemand de folk à synthé), NIHIL NOVI SUB SOLE présente tous les ingrédients propres au genre musical développé ici (chants grégoriens, narration en allemand, percussions martiales, orgues et claviers dépréssifs, ambiances apocalyptiques) mais sans réellement apporter sa propre sauce. Au cours des 12 (courts) titres que composent Jupiter Temple, on s’ennuie un peu. Certes, il faut apprécier le côté orchestral et « soundtrack » de la chose, mais touchant un peu à ce genre de projets, je peux vous dire que NIHIL NOVI SUB SOLE ne crève pas l’écran. Bien composé, bien réalisé, bien exécuté, mais sans réelle saveur car sonnant trop déjà-entendu. Peut-être que ce projet ne cherche pas l’originalité à tout prix, mais quand on voit ce que TRIARII avait fait sur Pièce Héroïque, ou si on s’intéresse aux moins connus ACROSS THE RUBICON qui avaient frappé fort avec leur premier effort (Elegy), on se dit que NIHIL NOVI SUB SOLE a encore du boulot à faire s’il veut percer dans le milieu. L’album est assez homogène et seul le titre "Nihil Novi Sub Sole" semble sortir du lot, rondement mené par des chœurs féminins assez superbes qui, omniprésents tout au long de l’album, constituent le bon point de Jupiter Temple.

En résumé, un premier album assez honnête pour NIHIL NOVI SUB SOLE, mais qui va devoir montrer un peu plus ce qu’il a dans le calbute pour pouvoir convaincre par la suite. Au pire c’est un disque anecdotique, au mieux un album bien fait dans la bonne moyenne du style. A réserver à deux types de public : aux fans de Martial-Indus/Dark-Ambient qui privilégient la quantité à la qualité, et aux novices du style (qui doivent être nombreux sur ce site où cette chronique figurera probablement entre deux disques un peu plus velus) qui cherchent à découvrir la scène et qui pourraient se contenter de ce Jupiter Temple assez « classique » qui contient tous les ingrédients de base du style.

P.S. : L’album se présente sous la forme d’un digipack au format A5 (moi je ne dispose que d’un promo cartonné, snif).




Rédigé par : ZeSnake | 11/20 | Nb de lectures : 12236