La Hongrie n'est pas la terre la plus fertile en metal, hormis Attila Csihar et Tormentor (pour le meilleur) et Ektomorf (pour le pire) on ne peut pas dire qu'on ait eu de grandes découvertes ces dernières années dans ce pays plus connu pour ses actrices jouant dans les films de Marc Dorcel, et pour le regretté Ferenc Puskas dont les plus anciens d'entre nous sauront de qui je parle.

Sortant totalement de nulle part, Nigromantia sort son premier album mélangeant death moderne, relents de deathcore et un peu d’émocore, bref tout ce que j’adore…

D’autre part quelle ne fût pas ma surprise de voir sur la pochette un gros logo « Parental advisory », je n’en avais pas revu depuis des années, au moins ça a décoré la pochette (d’ailleurs absolument immonde), mais comment est-il arrivé là, on se le demande (une intervention du nouveau pape François ?, une confusion avec le dernier album de 50 cent ? l’envie de faire parler tout simplement ? …), on ne le saura sans doute jamais et cela fera partie des mystères de l’humanité au même titre que le Big Bang, la vie après la mort, ou le naufrage non-élucidé du Bugaled Breizh.

Je n’ai pas pour habitude de démolir un disque, même si je n’accroche pas trop j’essaie toujours de saluer le travail fourni, de motiver et d’appuyer les bons points et d’encourager les protagonistes à poursuivre dans cette voie, mais là autant le dire tout de suite, si je meuble cette chronique c’est parce que l’album en lui-même est purement et simplement mauvais, entre la production très synthétique (une caisse claire hyper en avant et vite insupportable et enfin de la double grosse caisse ainsi que des toms hyper tendus et résonnants), l'ennui qui gagne très vite pour plusieurs raisons : d'une part le chant qui ressemble beaucoup à celui d’Ola Lindgren de Grave, ça pourrait être un bon point mais hélas il est beaucoup moins bon et surtout il est tellement monotone qu'il finit par en devenir insupportable, et puis toujours ce son de batterie plastique qui m'a cassé les oreilles, mais si les compos suivaient cela remonterait le niveau... mais malheureusement ça n'est pas le cas car le tout est d'une platitude rare, on a l'impression qu'ils ont pioché des riffs un peu partout et ont tenté de mettre en place le tout, et ça n'est pas le cas car on obtient un espèce de patchwork fade et sans une once de temps mort, et d’une linéarité sans nom (écoutez l'intro de "Fallout" le titre qui clôture l'album, cela ne ressemble à rien, alors que l'outro de ce même morceau tout en mélodie et en soli est pas mal du tout).

Le seul bon point sont les solos, très fins et bien placés, on regrette qu’il n’y en ait pas plus, car celui du titre d'ouverture « At the edge of sanity » est vraiment pas mal. Ceux-ci sont signés Peter Kiss (le presque homonyme de l'ex batteur de Kiss. C'est bon vous suivez ?) et ils sont excellents, et si j'ai un conseil à lui donner il devrait exercer son talent dans une formation d'un tout autre calibre, je pense vraiment qu'il a le niveau sur le peu que l'on en a entendu.

Pas besoin de faire un roman pour vous faire comprendre que je me suis ennuyé à mourir, j'ai beau avoir essayé une deuxième écoute le résultat fut le même... juste l’envie que ce disque se termine au plus vite, heureusement qu'il ne dure pas 70 minutes mais seulement 35.

Bref vous l'aurez compris cette sortie est passée inaperçue et le restera, et elle finira dans les limbes des bacs à soldeurs où elle rejoindra des milliers d'autres avant elle.

Je mets juste au-dessus de la moyenne pour la qualité des solos car sans cela j'aurais été encore plus sévère.


Rédigé par : GabinEastwood | 11/20 | Nb de lectures : 12046