NIGHTLORD - Cult of the Moon (Copro/Season of Mist) - 06/10/2011 @ 08h04
Formation anglaise ayant vu le jour au début des années 90, Nightlord est un groupe dont la durée de vie n'a pas excédé la demi-décennie, période durant laquelle le groupe sortit un album et un E.P. avant de disparaître sans considération il y a un peu plus de 15 ans. Et puis c'est aussi dans un certain anonymat que le groupe s'est reformé pour jouer un premier concert en décembre 2010. S'en est suivie la réédition de leur unique album, 'Approaching Thunder', et puis celle de l'EP, 'Cult of the Moon', objet de ce texte. Un EP qui a l'originalité d'avoir été partiellement ré-enregistré, puisque si la batterie et la guitare rythmique datent de 1993, le chant, la basse et la guitare 'lead' ont été entièrement refaits l'année passée. Le contenu du disque se compose d'une partie studio (5 titres) et d'une partie live (6 titres), ajoutée comme bonus.
A première vue, rien de bien emballant, d'autant plus que d'un côté la musique sonne récente et de l'autre plus datée (la batterie aurait pu être ré-enregistrée tant qu'à faire...). Mais en approfondissant les écoutes, on y relève des éléments intéressants notamment en terme d'écriture et de sonorités. Le fait que l'on entende parfaitement la basse en fait partie (même si le son pour le coup est de 2010...), l'instrument donnant de la profondeur et de la noirceur à des compositions déjà pas très joyeuses à la base. Le premier morceau de cet EP, 'Dark Night Dance', nous balance après une intro à la Maiden, des riffs abrasifs et pointus avant d'aboutir à une petite perle de refrain au propos cru ; d'ailleurs malgré la noirceur des textes, la 'mélodie' du chorus se mémorise rapidement ! Musicalement, le groupe se rapproche dangereusement et sans pudeur d'un thrash 'sombre' et véloce influencé par Coroner, où la voix de Janie Thorne se veut rugueuse et pénétrante...
Les 3 titres qui suivent avoisinent tous les 7 minutes, et les nommés 'Twisted out of Mind', 'Cult of the Moon' se voient emplis de notes lugubres et mauvaises faisant écho à un rythme qui lui est lourd et lancinant (surtout pour le premier cité). La basse elle, est exposée fièrement et résonne macabrement, donnant la réponse à des coups de caisse claire dénués d'émotions. 7 minutes au compteur pour chacune donc, naviguant dans les eaux dérangeantes d'une sorte de stoner/doom flippant influencé entre autres par Cathedral. Ce n'est donc pas pour rien que la voix de Jamie Thorne se rapproche un peu de celle de Lee Dorian, les deux possédant une voix granuleuse, grave et bien râpeuse. Entre les deux pièces citées en début de paragraphe, se positionne 'What Have I Done?', titre tout aussi long que ses camarades, mais plus percutant et technique. La preuve étant ce long break instrumental dépassant les 2 minutes qui s'il n'est pas une démonstration musicale bourrée de soli est un bon récital d'instruments et de sons distrayants.
En parlant de percussion, je peux me permettre d'effectuer deux petites transitions : la première est pour dire deux mots de la fin de 'Twisted Out of Mind', un chevauchement crasseux, presque punk, qui finit de nous achever après 5 premières minutes oppressantes. La seconde renvoit au titre 'Cult of the Moon' qui après un début très lourd (la B.O idéale d'une procession funéraire), se dynamise un peu plus à l'aide de parties de batterie détonantes toute en percussion (oui encore), un peu comme fera Moonspell deux ans plus tard sur 'Irreligious'. Une fois de plus aussi, on note que les riffs, l'ambiance et même le refrain ne seraient pas dépaysés sur un album de Coroner...
Le dernier titre de la partie 'studio' de cet EP, «Practice Makes Perfect» est un morceau non ré-enregistré datant de 1992 : le son est logiquement plus daté, mais la piste tient la route dans son thrash assez explosif lors de l'expression des soli !
La deuxième partie de l'objet est donc un live 6 titres, dont l'enregistrement remonte à début 1992 ; le son y est assez brouillon, et tient davantage du bootleg. 3 de ces morceaux sont issus de l'unique album du groupe, 'Approaching Thunder', et montrent que sur ce premier effort, le groupe sonnait plus thrash que doom. L'intérêt de ce live est dès lors beaucoup plus limité pour les titres figurant déjà sur cet EP, et c'est pourquoi la partie studio leur suffisait amplement. En replaçant l'objet dans son contexte historique, on peut dire que Nightlord faisait une musique quelque peu atypique, un peu inqualifiable, mais emplie d'une noirceur conquérante et fantaisiste d'un effet attachant.
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A première vue, rien de bien emballant, d'autant plus que d'un côté la musique sonne récente et de l'autre plus datée (la batterie aurait pu être ré-enregistrée tant qu'à faire...). Mais en approfondissant les écoutes, on y relève des éléments intéressants notamment en terme d'écriture et de sonorités. Le fait que l'on entende parfaitement la basse en fait partie (même si le son pour le coup est de 2010...), l'instrument donnant de la profondeur et de la noirceur à des compositions déjà pas très joyeuses à la base. Le premier morceau de cet EP, 'Dark Night Dance', nous balance après une intro à la Maiden, des riffs abrasifs et pointus avant d'aboutir à une petite perle de refrain au propos cru ; d'ailleurs malgré la noirceur des textes, la 'mélodie' du chorus se mémorise rapidement ! Musicalement, le groupe se rapproche dangereusement et sans pudeur d'un thrash 'sombre' et véloce influencé par Coroner, où la voix de Janie Thorne se veut rugueuse et pénétrante...
Les 3 titres qui suivent avoisinent tous les 7 minutes, et les nommés 'Twisted out of Mind', 'Cult of the Moon' se voient emplis de notes lugubres et mauvaises faisant écho à un rythme qui lui est lourd et lancinant (surtout pour le premier cité). La basse elle, est exposée fièrement et résonne macabrement, donnant la réponse à des coups de caisse claire dénués d'émotions. 7 minutes au compteur pour chacune donc, naviguant dans les eaux dérangeantes d'une sorte de stoner/doom flippant influencé entre autres par Cathedral. Ce n'est donc pas pour rien que la voix de Jamie Thorne se rapproche un peu de celle de Lee Dorian, les deux possédant une voix granuleuse, grave et bien râpeuse. Entre les deux pièces citées en début de paragraphe, se positionne 'What Have I Done?', titre tout aussi long que ses camarades, mais plus percutant et technique. La preuve étant ce long break instrumental dépassant les 2 minutes qui s'il n'est pas une démonstration musicale bourrée de soli est un bon récital d'instruments et de sons distrayants.
En parlant de percussion, je peux me permettre d'effectuer deux petites transitions : la première est pour dire deux mots de la fin de 'Twisted Out of Mind', un chevauchement crasseux, presque punk, qui finit de nous achever après 5 premières minutes oppressantes. La seconde renvoit au titre 'Cult of the Moon' qui après un début très lourd (la B.O idéale d'une procession funéraire), se dynamise un peu plus à l'aide de parties de batterie détonantes toute en percussion (oui encore), un peu comme fera Moonspell deux ans plus tard sur 'Irreligious'. Une fois de plus aussi, on note que les riffs, l'ambiance et même le refrain ne seraient pas dépaysés sur un album de Coroner...
Le dernier titre de la partie 'studio' de cet EP, «Practice Makes Perfect» est un morceau non ré-enregistré datant de 1992 : le son est logiquement plus daté, mais la piste tient la route dans son thrash assez explosif lors de l'expression des soli !
La deuxième partie de l'objet est donc un live 6 titres, dont l'enregistrement remonte à début 1992 ; le son y est assez brouillon, et tient davantage du bootleg. 3 de ces morceaux sont issus de l'unique album du groupe, 'Approaching Thunder', et montrent que sur ce premier effort, le groupe sonnait plus thrash que doom. L'intérêt de ce live est dès lors beaucoup plus limité pour les titres figurant déjà sur cet EP, et c'est pourquoi la partie studio leur suffisait amplement. En replaçant l'objet dans son contexte historique, on peut dire que Nightlord faisait une musique quelque peu atypique, un peu inqualifiable, mais emplie d'une noirceur conquérante et fantaisiste d'un effet attachant.
Rédigé par : gardian666 | Bonne réédition/ | Nb de lectures : 12250