NIGHTFELL - Darkness Evermore (20 Buck Spin) - 07/12/2015 @ 07h08
NIGHTFELL, originaire de Portland et existant depuis 2012, est un duo composé du batteur Tim Call (qui participe ou a participé à pas moins d’une quinzaine de formations dont SEMPITERNAL DUSK, THE HOWLING WIND, MOURNFUL CONGREGATION et SATURNALIA TEMPLE en Live) et du cordiste Todd Burdette (des groupes de crust/punk TRAGEDY et HIS HERO HIS GONE notamment). Comme ça ça ne mange pas de pain, et on se demande bien dans quel style peut évoluer ce combo, si ce n’est un registre extrême au vu des visuels. L’intérêt pour ce groupe ressemblant donc plus à un side-project qu’autre chose va se trouver chez la signature chez Southern Lord pour The Living Ever Mourn en 2014, et si le label américain n’est peut-être plus aussi swaggy qu’il fut un temps, il continue tout de même à attirer les regards et surtout les oreilles. Southern Lord est à la fois touche-à-tout et balisé et s’il fallait prendre les paris, disons que NIGHTFELL devrait évoluer entre USBM, Doom/Death, et peut-être Drone. Le tiercé est presque gagnant !

Avec The Living Ever Mourn, NIGHTFELL dévoilait alors son style, effectivement entre Black, Death et Doom. Mais hormis la présence d’un morceau presque typé doom-trad avec le chant « clair » qui va bien, NIGHTFELL est plutôt « doom » dans sa vitesse d’exécution. Pour le reste, il navigue plutôt entre un Black ténébreux, presque orthodoxe par moments, et du Death caverneux dans les riffs, sans être trop gras ou râpeux. Un Black/Death ou Death/Black plus lourd qu’agressif donc, avec des vocaux éructés ou plus rauques, pour un ensemble très sombre, mais qui n’hésite cependant pas à nous abreuver de mélodies assez sinistres. Rien de bien surprenant quand on écume tous les labels donnant dans le Black/Death « underground mais qui vend un tas de vinyles » comme Southern Lord (donc), Profound Lore ou Dark Descent. A partir de là, NIGHTFELL va avoir du mal à se sortir de la masse. « Retombé » chez 20 Buck Spin pour son second album, Darkness Evermore, le duo ne va d’ailleurs pas évoluer des masses musicalement, si ce n’est que les quelques bribes de doom trad ont disparu du paysage.

En 6 morceaux (bon, dont deux interludes…) pour 40 minutes, Darkness Evermore va donc voir NIGHTFELL nous proposer ses nouvelles compositions, un an seulement après son premier opus, et tenter de nous emporter dans son ambiance noire et inquiétante. On est tout de même loin de la folie apocalyptique de certaines formations traînant dans le registre et la « scène » de NIGHTFELL (suffit de penser à ÆVANGELIST qui vient lui aussi de signer un album sur 20 Buck Spin), et le duo de l’Oregon est tout de même assez « sage ». Voire un peu trop car Darkness Evermore a du mal à décoller, certes le groupe a choisi le mid-tempo comme moyen d’expression, mais on aimerait que ça s’excite un peu plus par moments, pour justifier que le groupe évolue tout de même dans du Black/Death. Quelques rythmes chaloupés font alors leur effet (comme pour "Rebirth", qui blaste un peu aussi) de même que quelques inspirations de batterie, mais la majeure partie du temps, ce sont surtout les riffs lourds et pesants qui prédominent. Ils sont certes de qualité ("At Last", le très occulte "Cleansing"), de même que les mélodies plaisantes et jamais trop « décalées » de l’ensemble très sombre, mais NIGHTFELL ne va pas chercher plus loin que le bout de son nez de ce côté-là, pas plus au niveau du chant d’ailleurs. Quelques moments d’ambiance assez mystiques font leur effet (l’intro au violoncelle de "At Last", la partie centrale bien ambiante de "Cleansing", "Rebirth", les interludes "Ritual" et "Eulogy"), mais cela ne suffit pas non plus pour donner une véritable singularité à Darkness Evermore et NIGHTFELL. D’ailleurs, le final "Collapse" n’apporte vraiment rien au schmilblick…

Je passe peut-être à côté de quelque chose, mais en ce qui me concerne NIGHTFELL n’a vraiment rien de spécial. C’est juste un groupe américain évoluant entre Death, Black et Doom comme il en existe des dizaines et des dizaines. C’est à se demander comment ce duo a pu finir sur Southern Lord, même le CV des musiciens ne me paraissant pas non plus exceptionnel. On est dans le domaine des voies impénétrables… Darkness Evermore n’est pas un album raté, ni même chiant malgré son mid-tempo quasi-constant, mais il est assez convenu et n’a pas grand intérêt, rien ici ne fait de NIGHTFELL un groupe au-dessus du lot, il manque un truc en plus, même si les compos sont bonnes dans l’ensemble et que le côté ténébreux fonctionne. Certes, le combo n’a que 3 ans d’existence, et a peut-être sorti ce deuxième album un peu tôt après le premier, l’évolution ne s’est pas encore vraiment amorcée et il ne fait nul doute que NIGHTFELL possède une marge de progression, notamment au niveau des ambiances sombres. En attendant, peut-être que je ne suis pas « bon public » (tout ce qui tourne autour de Profound Lore, Dark Descent et consorts dans le domaine du Death/Black ténébreux ne m’impressionne plus depuis belle lurette), mais s’il n’est pas un mauvais album, Darkness Evermore me paraît surtout assez anecdotique. Mais si ça vous parle, peut-être que vous trouverez là-dedans une pépite (emballée, comme toujours avec 20 Buck Spin, dans un beau digipack) ou au moins un grower…




Rédigé par : ZeSnake | 13.5/20 | Nb de lectures : 8195




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