NIGHTBRINGER - Hierophany Of The Open Grave (Underground Activists/Season of Mist) - 16/08/2011 @ 08h58
The rebellious spirit
In you and me
The lightbringeeeeer


Ah mince, c’est pas ça.
J’éteins la lumière et je recommence…

NIGHTBRINGER est un groupe américain formé en 1999, et a aussi souffert du fameux syndrome « Je prends mon temps », vu que leur premier album longue-durée Death And The Black Work n’est sorti qu’en 2008, juste précédé de quelques démos et splits. Mais la patience leur a souri, vu que le groupe au line-up florissant (duo au départ, le groupe compte désormais 5 membres) a gravi pas à pas les échelons, en intégrant des écuries de plus en plus importantes au fil de sa carrière. Après Full Moon Productions pour Death And The Black Work et le split avec TEMPLE OF NOT en 2005, Avantgarde Music pour Apocalypse Sun (2010), voilà que le projet débarque sur les fouineurs d’Underground Activists de Season Of Mist pour son 3ème album, Hierophany Of The Open Grave. Mais étrangement, si l’ascension du groupe semble être fulgurante, son art noir a pourtant du mal à décoller…

NIGHTBRINGER pratique un Black orthodoxe plutôt occulte, noir et possédé. Si vous voulez en savoir davantage avec de jolis termes, je vous conseille de lire la chronique d’Apocalypse Sun réalisée par Dark Rabbit ici même. Pour résumer, le quintette du Colorado œuvre dans un Black chaotique très sombre, aux tempos variés, où les trémolos très présents côtoient les blasts qui côtoient les breaks plus lourds qui côtoient les vocaux démoniaques particulièrement prenants, oscillant entre des accès rauques et des montées plus agressives haineuses à souhait, sans être criardes. A mon sens, ce sont véritablement les vocaux qui portent l’art de NIGHTBRINGER, et la musique est d’excellente facture. Il est également important de noter que le line-up constitue plus une osmose entre musiciens plutôt qu’une simple distribution des rôles, chacun des membres de NIGHTBRINGER jouant de plusieurs instruments et participant aux chants ou à l’écriture des paroles, même si le tout s’élabore surtout autour des deux membres fondateurs, Naas Alcameth et Nox Corvus.

NIGHTBRINGER avait donc à mon sens, tapé fort avec Death And The Black Work ainsi qu’avec les 4 morceaux du split avec TEMPLE OF NOT qui le précédait, Rex Ex Ordine Throni. Mais par la suite, le groupe aura continué son train-train habituel, sans introduire de grande nouveauté dans son Black okkvlte. Apocalypse Sun était donc un opus dans la stricte lignée de son prédécesseur, et Hierophany Of The Open Grave ne déroge pas à la règle. On se laisse toujours emporter par l’ambiance de messe noire (très noire) dès les premières écoutes, mais Hierophany Of The Open Grave n’est pas un album plus élaboré que les précédents, n’apportant pas grand-chose de neuf même si la qualité est toujours au rendez-vous. Ah si, les trémolos cristallins sont un peu moins envahissants que par le passé, même si un temps d’adaptation est toujours nécessaire (surtout si l’on découvre le groupe avec cet album), les leads constituant une part importante de l’aspect instrumental de NIGHTBRINGER. On peut également noter l’apparition plus significative d’ambiances grégoriennes du plus bel effet (cf. "The Angel of Smokeless Fire"), mais c’est à peu près tout. Hierophany Of The Open Grave démarre à nouveau fort avec des morceaux très marquants d’emblée, qui font immédiatement plonger l’auditeur dans les abysses, mais on ne trouvera pas de morceau de la qualité de "Caput Draconis – Black Saturn" et "Womb of Nyx" qui ouvraient Death And The Black Work, ou "I Am I" et "Supplication Before the Throne of Tehom" qui ouvraient Apocalypse Sun.

Tout comme son prédécesseur, Hierophany Of The Open Grave est donc plutôt linéaire, les morceaux oscillent entre 5 et 8 minutes et prennent le temps de développer leur atmosphères. Le tempo est (très) majoritairement soutenu sur cet opus, et les accélérations salvatrices qui donnaient un petit surplus d’efficacité aux deux premiers albums se font très rares, se cantonnant à quelques passages blastés ici et là. Et tout comme pour le précédent effort, il manque également une pièce de haute volée qui pourrait faire la différence, il y a bien l’excellent "Lucifer Trismegistus" (assez martial) et "Old Night" qui clôture l’album (avec un peu de clavier lugubre) mais on n’atteint pas encore la classe du fantastique "Vir Sapiens Dominabitur Astris" qui figurait sur Rex Ex Ordine Throni. Certes, les albums de NIGHTBRINGER sont indubitablement des œuvres à apprécier dans leur globalité, et de ce fait le quintette américain parvient toujours à convaincre, même si il y aurait de la place pour pondre un titre ultime à mon sens. Reste plus qu’à apprécier l’ambiance d’un occultisme saisissant et intense, et ces vocaux. Argh, ces vocaux. Des chants possédés au summum de la noirceur, certains combos devraient en prendre de la graine. Ecrasants, éblouissants, géniaux, des gorges en pleine transe possédés par tous les démons de l’enfer, Nass Alcameth et Nox Corvus (ainsi que l’invité Ar-Ra’d Al-Iblis de ACRIMONIOUS et MORBID INSULTER) donnent une autre dimension à l’art de NIGHTBRINGER et réussissent à transformer du Black orthodoxe pouvant paraître banal en une œuvre d’une noirceur étouffante.

Malheureusement, malgré la qualité des musiciens de NIGHTBRINGER, Hierophany Of The Open Grave n’est qu’un album « de plus », alors qu’on aimerait voir le groupe aller encore plus loin dans son art occulte, et franchement il y a de la place pour. Au final, un très bon disque malgré tout, notamment (et une nouvelle fois) grâce aux vocaux et à l’ambiance, ni plus ni moins bon que Apocalypse Sun mais Death And The Black Work reste le mètre-étalon. Si vous avez apprécié les précédents, vous pouvez vous procurer Hierophany Of The Open Grave sans hésiter à moins que vous ne craigniez une certaine redite. Mais pour ceux qui ne connaissent pas le Black occulte des américains, cet opus est une bonne occasion de se plonger dans leur art, étant un chouïa plus accessible que les précédents de par les trémolos moins agressifs pour les conduits auditifs. Quoi qu’il en soit, NIGHTBRINGER est un groupe talentueux qui mérite le détour pour tout humain avide de sensations de noirceur extrême.


Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 14288




Auteur
Commentaire
Moulinexxx
Membre enregistré
Posté le: 16/08/2011 à 13h50 - (96144)
Rho c'est marrant, la référence à Killing Joke, c'est exactement ce que j'avais en tête en lisant le nom du groupe !

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