A lire les pseudos des cinq prédicateurs de l’Eeeeenfeeer propageant la trve parole satanique de NIFELHEIM, on se croirait revenus à l’époque des Grave Violator, Necrobutcher et autres Angelripper ! Jugez plutôt : Vengeance From Beyond, Insulter Of Jesus Christ ! (mon préféré), Apocalyptic Desolator, rien que ces quelques syllabes suintent le blasphème et le métal dans son essence la plus diabolique ! Sans surprise, les Suédois se réclament de VENOM, MAIDEN ou encore BEWITCHED, et quand on tombe dès le troisième morceau sur un assaut digne des premiers SODOM (allez, blind test !), on court rechercher le vieux trident rouillé de quand qu’on était sataniste et qu’on pourfendait les vils chrétiens !

Fort heureusement, NIFELHEIM ne propose pas (seulement) qu’une succession de clichés ressurgis du début des années 80 : les sept années qui séparent cet opus de son prédécesseur n’ont pas entamé d’un poil de bouc l’inspiration du groupe. Production vintage, réverb à fond sur le chant, morceaux speed/thrash balançant entre le heavy (heavil ?) metal anglais et les balbutiements du black metal, les Suédois ne se sont imposés qu’une ligne directrice : éviter tout élément qui pourrait laisser croire que l’album a été enregistré après 1985. Forcément, ça marche ! « Envoy Of Lucifer » n’est pas de ces disques qui vont changer la face du Métal comme ont pu le faire « Black Metal » ou « The Number Of The Beast » (liste non exhaustive évidemment), mais il est de ceux qui permettent de ne pas oublier.

Difficile de mettre une note à ce type d’album coincé entre deux époques, la nôtre d’une part, et celle de laquelle il est entièrement inspiré d’autre part. Ceux qui ne jurent que par les prods régies par le duo capteurs/bidouille logiciel se tiendront à bonne distance de « Envoy Of Lucifer », ceux qui à l’inverse vénèrent les Anciens et se barricadent contre toute pollution sonore moderne se rueront dessus, et les derniers, qui bouffent (comme votre serviteur) à tous les râteliers, se le passeront quelques fois avec plaisir sans pour autant en tomber par terre. Parce que le flash-back est sympathique, mais que les originaux restent intouchables.


Rédigé par : Dungorpat | Blasphème Vintage/ | Nb de lectures : 10710