Ce qui est formidable (enfin presque) avec des groupes comme NICKELBACK, c'est qu'avant même d'avoir jeté une oreille à leur nouvel opus, on sait déjà à quoi s'attendre: du gros rock ricain calibré radio à mort, qui cartonnera outre-Atlantique et peut même venir inonder nos ondes: rappelez-vous le tube planétaire qu'était "How you remind me" sur "Silver Side Up", album sorti en 2001 (eh oui! Le temps passe vite!) Et si un grand nombre de Frenchies en sont restés là, NICKELBAK a sorti depuis deux opus qui ont littéralement cartonnés dans les patries anglophones (USA, UK et Canada notamment) mais pas vraiment (voire pas du tout) chez nous! C'est maintenant à "Dark Horse" de pointer le bout de son fer pour nous prouver de quel bois se chauffe aujourd'hui les Ricains.

Surprise ? Bah non ! Ce serait trop beau ! Comme dit au début de la kro, NICKELBACK fait du NICKELBACK et on arrive presque à ne pas s'en plaindre. Débutant sur les chapeaux de roue avec un "Something in Your Mouth" et un "Burn It to the Ground" plus que burnés, les Canadiens nous rebalancent à la gueule leur rock alternatif teinté d'influences grunge et l'estocade fait mouche. Rythmiques binaires à la AC/DC (Daniel Adair fait dans le simple mais ultra efficace), son de gratte crassouille avec un petit côté sudiste dans l'interprétation, un Chad Kroeger en pleine forme vocale, des refrains qui vous rentrent en tête comme jamais, des ponts musicaux qui relancent la machine au moment où on pourrait trouver le temps un peu long... Rien à dire, ça sonne bien et juste! Le reste est à vrai dire du même acabit, avec son lot de tubes de stades ("S.E.X."), de ballades mielleuses à souhait qui seront en rotation certaines sur les radio des campus ("I'd Come for You", "Never Gonna Be Alone") et de titres purement rock sautillants ("Next Go Round"). Les "Just to get high" et "If today was your last day" trouveront sans trop de problème leur place sur MTV tandis que le groupe sort en final un petit morceau typiquement folk pour faire plaisir à papa: "This afternoon". Le tableau de chasse de l'auditeur lambda est complet: NICKELBACK a une nouvelle fois de quoi conquérir tout les amateurs de rock Budweiser.

Faisant appel à Robert John Lange, le groupe ne s'est pas trompé de producteur pour pondre un classique FM, ce très cher Mutt (c'est son p'tit nom pour les intimes) ayant collaboré avec des pointures comme DEF LEPPARD, AC/DC, FOREIGNER, THE CORRS ou BRYAN ADAMS... Oui certaines références font peur mais n'oublions pas que ce genre de groupes navigue dans des sphères bien éloignées du DIY et autres milieux underground qu'on laissera aux puristes de l'anonymat. Toutefois le résultat final est là, clichesque jusqu'au bout des ongles (un petit tour par les paroles et vous comprendrez entre autres pourquoi), mais parfait pour ce type de sorties.

"Dark Horse" est un album réalisé pour faire du chiffre et qui montre un NICKELBACK toujours aussi enfoncé dans la mélasse du mainstream et incapable de s'en sortir. N'empêche que l'on passe 45 minutes loin d'être désagréables à défaut d'être passionnantes et captivantes. En même temps, on savait à quoi s'attendre...


Rédigé par : Foofur | 12,5/20 | Nb de lectures : 11615