Il y a toujours eu une scène Hardcore plutôt active du côté de Limoges et NHS en est un des chefs de file actuels. Après quelques changements de line-up depuis sa création en 2003, le groupe se stabilise en sextette et ouvre pour certaines pointures européennes comme No Turning Back. De la scène, quelques démos et enfin le premier album que je vous propose d’explorer. Limoges sera-t-elle enfin associée à autre chose que la porcelaine ?

Le syndrome de l’indulgence vis-à-vis des jeunes groupes français va encore me frapper et je m’en excuse d’avance. NHS ne joue rien d’autre qu’un Hardcore métallisé on ne peut plus classique et prévisible. La brochette de clichés inhérents à ce style semble interminable et s’avérera comme toujours indigeste pour les amateurs d’originalité et de variété: double chant hurlé/growlé, double pédale sur les beatdowns, moshparts téléphonées, breaks de mammouths, attitude de méchants gorilles et textes aussi sombres que le trou du cul d’un dromadaire la nuit dans le désert du Niger. Seulement l’ensemble est suffisamment bien produit et exécuté pour retenir l’attention le temps de quelques écoutes, l’agressivité et l’ambiance malsaine instaurée y étant sans doute aussi pour quelque chose. Les triggs habituels sur les fûts ne gâchent pas tout, la basse ne se contente pas de ronfler et les guitares sont kickbackiennes, adjectif qui devrait se suffire à lui-même. Car c’est immanquablement les vétérans parisiens qui nous viennent à l’esprit tout au long des 8 titres de l’album. Kickback, Fat Society, Count To React/Out For The Count, None Shall Be Saved, je crois que vous devriez bien situer le style, maintenant. On devrait finir par parler de ‘HC-metal à la Française’ à force d’entendre tant de groupes sonner de manière aussi proche et caractéristique. Et quelque part, ça fait du bien de voir que ce genre ne s’estompe pas et les nostalgiques de la seconde moitié des années 90 comme moi y seront sensibles, surtout en ces temps où le suffixe ‘core’ est utilisé pour tout et n’importe quoi. Alors passons sur l’accent anglais approximatif des deux chanteurs, sur le fait que leurs deux voix ne tranchent pas assez, sur quelques breaks poussifs, bref, sur la naïveté globale qui se dégage encore de ce ‘Exhale’ et réjouissons-nous que le HC à burnes et sans frange perdure dans notre belle contrée !

Beaucoup de défauts dus à la jeunesse, un style où il est devenu impossible d’innover, une attitude de gros durs que beaucoup lui reprocheront… NHS n’a pas sorti là le premier album le plus marquant de l’histoire, évidemment, mais ses efforts, sa fraîcheur d’esprit et une très bonne production lui permettent de tirer son épingle du jeu. Un groupe à apprécier sur scène de toutes manières, en marcel et dans la fosse, cela va sans dire…


Rédigé par : Candiria-Thon | 13/20 | Nb de lectures : 10838