Non, je ne vais pas rentrer dans le débat autour de THULCANDRA. Déjà parce que je trouve que l’appréciation de ce genre de groupe dont l’ADN doit tout à celui d’un autre est des plus subjectives. Et ensuite parce que je n’ai pas envie de me frotter à un Prince de Lu qui va ressortir pour l’occasion ses sandales à clous et devenir encore tout rouge comme à chaque fois qu’il s’énerve et qu’il oublie de boire sa tisane destressante… Mais pour les quelques-uns qui n’arrivent pas encore à se décider à rejoindre le camp des pros ou des antis, je ne saurais quand même que trop conseiller cette pirouette nommé NEXION.

Car même si on tient là avec les chouchous de notre Tonton national BONESAW l’un des rares groupes de metal extrême écossais ayant réussi à sortir non seulement de son pub de quartier mais surtout de ses frontières, au final, cette histoire de passeport compte pour du beurre. Ben oui, là encore, pas besoin de faire un test de paternité pour comprendre derrière ces petits cris de ‘papounet je t’aime’ on devine le nom de Jon Nödveidt, notamment dans les envolées lyriques de la guitare lead sur l’excellent « Under The Earth ». Et le fait que ce premier EP ait été enregistré, mixé et mastérisé à ce qui est la deuxième maison de l’aîné de la fratrie ‘DISSECTION junior’, WATAIN – soit le désormais fameux Necromorbus studio dans la banlieue sud de Stockholm – semble d’abord enfoncer le clou avec un marteau XXXXL.

Sauf que si ces trois petits gars font des rêves suédois et mouillés tous les soirs, DARK FUNERAL (cela blaste quand même pas mal nom de Diou) et SETHERIAL (pour le chant aigu et pour les plans épiques) font aussi partie de leur panthéon. Et sous leurs clous rouillés effectivement typiquement suédois dans cette façon de balancer entre clair et obscur et entre brutalité et mélodie insidieuse, on trouve aussi une petite couche de rouille résiliant de death-metal bestial américain à la ANGELCORPSE. Plus particulièrement sur ce « Rebirth Of The Infernal » dantesque qui laisse déborder toute sa haine telle de la lave sortant d’un volcan en fusion.

Alors oui, je vous l’accorde, ni la pochette limite cliché ni les textes lucifériens ne poussent à a priori à s’enflammer mais voilà, ici, on ne fout pas de la gueule du client. Car en plus d’une durée plutôt conséquente pour un maxi (presque 31 minutes pour une intro et quatre morceaux donc conséquents), ce premier jet rappelle les Teutons de ZARATHUSTRA par son côté majestueux et sa façon, pour une fois je me permets de citer Mister de Lu, de poser ses riffs pour mieux ensuite les laisser s’envoler pour le Walhalla (ou quelque chose comme ça). C’est certes calibré pour les groupies du son ‘Necromorbus’ (dont je fais partie, j’avoue monsieur le juge) mais sans pourtant tomber dans le plagiat, puissant et surtout très bien joué. Bref, pour un coup d’essai qui n’était prévu à la base pour ne sortir qu’en démo, c’est juste franchement très bon et prometteur. Et moins prompt à provoquer des pugilats sur le droit ou non de tout un chacun de retourner la terre encore fraîche de la sépulture de Jon Nödveidt qu’un certain groupe allemand…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/10 | Nb de lectures : 11465