Le trio allemand NEVER VOID, aujourd’hui appelé VVRVD (oui dans un certain milieu c’est à la mode de supprimer les voyelles de son patronyme) s’est fait connaître dans ces pages grâce au split partagé avec les Suisses de COILGUNS. Evoluant dans les mêmes sphères musicales, les Allemands se positionnent malgré tout quelques crans en dessous de leurs collègues et amis helvètes. Sur cet EP NVRVD se la jouent plus punk hardcore crassouilleux et moins metal burné que sur le précédent split, ça rend leur musique plus intense, vivante et urgente mais on garde toujours l’impression d’avoir entendu tout en mieux ailleurs. Plusieurs fois.

« Coma » n’est pas un mauvais EP mais il semble venir après la bataille dans un genre hyper bouché depuis quelques temps et surtout, NVRVD ne semble pas posséder les armes pour apporter quelque chose de neuf ou lutter avec les patrons du style (les Pulling Teeth, Trap Them, Rose And Fall et des dizaines d’autres). Leurs compositions sont honnêtes et correctes mais il manque l’étincelle qui enflamme tout ça. « Oberohe » ouvre bien le disque mais paraît téléphoné. Chaque titre semble prévenir à l’avance. « Bon maintenant je vais faire ça, je vais sonner comme ça et enchaîner avec ça. » Le groupe ne parvient pas à saisir le truc qui rendra sa musique mémorable. Les riffs sont moyens, la voix, les compos et la prod aussi. Tout est dans la moyenne. Ca s’écoute sans problème, sans fatigue, sans haine mais sans amour non plus. C’est dommage parce que visuellement l’artwork en jette, le CD imitation LP est joli et tout a été fait avec soin. Comme si l’image avait été plus réfléchie et pensée que le son.

La fiche promo nous promet du « dark pummeling chaotic gloomy postmodern hardcore » y’a un peu de tout ça sur papier c’est vrai mais dans les faits c’est autre chose. C’est effectivement dark pummeling et chaotic mais gentiment. On trouve de bons passages sur « We Are » (meilleur titre du disque haut la main) et un peu partout. Chaque morceau a son moment mais aucun ne convainc vraiment sur la durée sauf « We Are » mais je l’ai déjà dit. Les Allemands ont tout pour séduire mais « Coma » manque d’authenticité, de tripes, de couilles et de cœur. On a sans cesse l’impression d’entendre un groupe qui suit la vague, qui joue « à la manière de » plutôt qu’un groupe original. Ca fait deux fois de suite que NVRVD me donne cette impression, ça ne peut donc plus être un accident. On a largement de quoi faire dans le style que pour trop s’attarder. Un EP qui s’écoute mais pas plus.




Rédigé par : Seb On Fire | 5/10 | Nb de lectures : 11807