Plus de 2 ans que l'on attendait fébrilement l'arrivée du successeur de l'excellent "Dead Heart in a Dead World". Putain 2 ans! Et l'attente en valait la peine. NEVERMORE a trouvé depuis longtemps son style, ce Thrash ricain très spécial, grâce au travail de rythmiques de Jeff Loomis et surtout à la voix inimitable de Warrel Dane, chanteur oh! combien charismatique.
Et donc c'est un album dans la lignée des prédécesseurs (citons les 2 derniers "DHIADW" donc et "Dreaming Neon Black") auquel nous avons affaire, mais premier choc, l'album est court. NEVERMORE nous a habitué à des albums longs et contenant largement plus de 10 titres. Cette fois-ci, que 9 brûlots à se mettre dans les oreilles (soit 40 minutes quand même!).
Mais quels brûlots! on sent un NEVERMORE remonté, nettement plus agressif. Mis à part la chanson douce (que j'aurais bien aimé que ma maman me chante) "Tomorrow turns into Yesterday", les 8 titres restants sont brutaux, compacts, agressifs (notons aussi la présence d'un titre vraiment spécial, "Noumenon" - cf interview). "Seed Awakening" fait partie des plus brutaux composés par le groupe à ce jour, et les autres ne sont pas en manque de grosse patate ("Enemies of Reality", "I, Voyager", "Ambivalent"). "Never Purify", "Create the Infinite" et "Who Decides" rejoignent les classiques du groupe, car dans la même veine qu'un "Poison God Machine" ou un "The River Dragon Has Come", par exemple.
La voix de Darrel est toujours aussi envoutante, et cadre parfaitement avec ce style. Une fois de plus, il signe des paroles spéciales, issues de son univers intérieur, et le thême "Enemies of Reality" parsème l'album, sans pour autant que l'on ait affaire à un concept précis.
Jeff Loomis est toujours à l'honneur, et signe quelques soli prodigieux, même si sur certains titres il montre moins son coté feeling, mais est plus démonstratif. A sa décharge, cela vient du producteur qui voulait des soli plus improvisés, donc forcément, la technique prend parfois le dessus. Le coté rythmique (toujours assuré par Jim Sheppard et Van Williams) est toujours aussi puissant, carré et les musiciens une fois de plus maitrisent tous grandement leur sujet. La production signée Kelly Grey (Chris deGarmo, QUEENSRYCHE) est bonne, puissante, et chaque instrument ressort bien. Bref ça pulse!
Cependant, malgrès un mois dans les esgourdes, j'ai peine à dire qu'il y a toujours quelque chose qui me chiffonne dans ce "Enemies of Reality". C'est un excellent album de NEVERMORE, mais, et j'espère sincérement me tromper, je pense au'il ne sera pas le Hit tant attendu, en tout cas pas celui qui viendra détrôner "Dead Heart..." dans le coeur des fans. Ce qui est sur c'est que de nombreuses écoutes sont nécessaires pour commencer à apprivoiser le monstre, et qu'en tant que fan je n'ai pas été déçu!
A propos du titre "Tomorrow turns into Yesterday", celui-ci est un véritable hit en puissance, certainement trop convenu pour les puristes, et est clairement un titre orienté radio (il ressemble un peu a "Dreaming Neon Black"). NEVERMORE avec cet album montre clairement qu'ils veulent passer à l'étape supérieure. 10 ans bientôt qu'ils parcourent les scènes mondiales et que le succès mérité n'est toujours pas au rendez-vous. Manque de pot certainement, musique décallée par rapport à la mode c'est une évidence. Maintenant c'est en restant fidèle à leur style, mais en laissant moins de place aux errances (qui pourtant font partie de leur magie), et en privilégiant l'efficacité, qu'ils essayent d'y parvenir. Je leur souhaite d'y arriver.
NB: On apprend que l'album va être remixé! Cela ferra t'il disparaitre ma mauvaise impression? Je l'espère grandement!


Rédigé par : BozKiller | 17.5/20 | Nb de lectures : 10620