L’Afrique, berceau de l’humanité, paysages magnifiques, animaux majestueux, mystères… Mais aussi famines, sècheresse, colonialisme, esclavagisme, guerres civiles...

Voici les deux visages de l’Afrique auxquels le groupe italien de metal progressif NEVERDREAM a décidé de consacrer son dernier album. A travers un metal progressif, qui se rapproche assez de celui de PAIN OF SALVATION, avec des pointes de jazz, le groupe rend hommage à ce continent et ses peuples, mais aussi s’insurge contre toutes les ignominies qu’il a subies à travers les siècles.

La musique progressive de NEVERDREAM n’est pas motivée par la démonstration de technique. Même si au bout de plusieurs écoutes, on se rend compte que les morceaux sont plus sophistiqués qu’ils n’y paraissent (c’est en cela que j’aime le metal progressif, on a beau écouter des dizaines de fois un même album, on découvre toujours quelque chose que l’on n’avait pas remarqué les précédentes fois, on peut dire que l’on amortit bien son achat). Il n’y a pas de doute c’est bien du metal progressif, il n’y a qu’à regarder la longueurs des morceaux pour s’en convaincre, en effet aucun morceau ne dure moins de sept minutes, le dernier s’étale même sur quinze minutes, mais je trouve que l’on ne sent pas le temps passer. Ce qui est privilégié ici c’est l’émotion, ou plutôt un enchevêtrement d’émotions sur chaque titre : de la colère exprimée à travers du thrash ou un délire rythmique, de l’émerveillement au moyen de nappages de claviers et de piano et surtout de la chaleur (normal il est question d’Afrique) par des breaks jazzy avec du saxophone (il me semble que c’est un synthé, parce qu’aucun saxophoniste n’est crédité sur l’album, mais c’est très bien fait). Malgré cela, le tout reste très sobre à tel point que l’on ne remarque quasiment pas de soli de guitare, c’est même la batterie qui semble, le plus, être mise en avant. Quant au chant, celui-ci est, certes, raffiné mais surtout mélancolique et souvent monotone pour accentuer la diatribe qu’il s’emploie à rendre, le chanteur allant, parfois, même jusqu’à chuchoter son texte pour accentuer l’image dramatique qu’il déplore. Cependant, ce type de chant colle parfaitement à la musique.

Le son est, à mon avis, le point faible de ce concept album. Il manque de puissance et parfois on sent une cymbale china bien baveuse qui dérange l’auditeur. Heureusement la qualité des compositions permet de passer outre ce point.
L’album dure une heure et six minutes pour sept morceaux seulement. Sur le Myspace du groupe il est possible, outre le fait d’écouter de la musique (le morceau "Voodoo" y est en écoute intégrale), de visionner le clip de la chanson "Secrets".


Rédigé par : death_denied | 15/20 | Nb de lectures : 12444