Je sais que certains amateurs de NEURAXIS traînent occasionnellement sur notre modeste webzine et cette chronique leur est tout particulièrement destinée. Galy Records, fort de l’engouement médiatique qui a suivi la sortie de « Truth beyond », a décidé de rééditer les deux premiers albums du groupe, sortis initialement chez Neoblast records. Et c’est plutôt une bonne chose lorsque l’on sait que les deux pressages d’ « Imagery » étaient depuis bien longtemps épuisés et qu’il fallait, jusqu’à présent, chercher frénétiquement dans les occaz pour le dénicher (j’en sais quelque chose !!!).
C’est ce même « Imagery » qui ouvre le présent cd. Ce premier disque, enregistré en 1996, nous permet de découvrir un NEURAXIS déjà bien en place, quoique relativement inexpérimenté. Le groupe a déjà un goût prononcé pour les structures musicales complexes et le chanteur de l’époque, Maynard Moore, éructe dans un registre très divers (hurlements black, growlings, grunts). En ces temps reculés NEURAXIS alterne déjà passages survoltés et mélodiques mixés dans un death torturé et cataclysmique. La production n’est pas parfaitement maîtrisée même si c’est JF Dagenais qu’on retrouve derrière les manettes. Le son de la batterie et plus particulièrement de la caisse claire est assez étrange et certains solos de guitare ont un effet de réverb si affreux qu’on a l’impression que les prises de son ont été faites dans une cathédrale (or, le temps des cathédrales n’est pas encore venu… - oui, je sais, des vannes pourries comme ça c’est déprimant). Enfin, « Imagery » n’est pas à oublier dans la carrière du groupe car ses onze titres restent particulièrement intéressants. Pour infos, il ne reste plus du line-up de cette époque que Steven (guitare) et Yan (basse) dans la formation actuelle.
On attaque les choses sérieuses avec « A passage into forlorn » sorti en 2001. Les modifications de line-up ont vu l’arrivée de nouveaux membres qu’on retrouve sur « Truth beyond », à l’exception du batteur. Il est indéniable que le groupe a beaucoup progressé depuis ses débuts et les venues de Ian Campbell et Rob Milley. Le death métal de ce cd oscille entre mélodie et hystérie calculée. NEURAXIS sait même se faire caressant comme sur la belle outro acoustique « Forlorn… » ou l’ouverture de « Virtuosity ». Le travail des deux gratteux est excellent avec des variations innovantes (comme sur l’ingénieux « Unite » qui inaugure l’album). Il existe déjà une touche de « swedish style » avec une propension certaine pour accrocher très rapidement l’auditeur par des passages catchy. Le chant de Ian est diversifié mais toujours extrême au-delà des limites du concevable. Je suis toujours surpris qu’il ne soit pas devenu définitivement aphone depuis ses débuts dans NEURAXIS… Côté prod, c’est Yannick St Amand qui s’y colle : les imperfections des débuts ont été gommées pour céder la place à un gros son (rahhh la batterie, yurgl les grattes) comme je les aime. En définitive, « Truth beyond » est la suite logique de cet album avec des paramètres tout aussi extrêmes si ce n’est d’avantage. Pas étonnant que le groupe soit un bourreau de batteurs (on en retrouve quatre différents sur ce disque) avec des compos aussi barrées et ultimes.
Cette ré-édition se termine sur des bonus avec un inédit (tiré du promo du même nom) pas trop mal, un titre live capturé l’été dernier et deux interviews en français (québécois, devrais-je dire) et en anglais.
NEURAXIS, on n’a pas fini d’en entendre parler.



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 8451