Que se passe-t-il au juste chez Ibex Moon records ? Quelles sont les motivations qui ont poussé John McEntee à rééditer ce troisième album de NERVOCHAOS plus d’un an après sa sortie chez Tumba records. Si encore cet obscur gang brésilien avait brillé d’un quelconque éclat, on aurait pu y voir une certaine logique. Or c’est loin d’être le cas et en poussant même le raisonnement un peu plus loin, on imagine que le groupe serait encore en train de ramer sévèrement pour décrocher un contrat si leur propre batteur n’était pas le boss de Tumba records.

NERVOCHAOS pratique un death metal d’orientation plutôt old school qui aimerait bien disposer de cette technicité qu’on retrouve dans les groupes de brutal death US sans véritablement y parvenir. Au contraire, nos Brésiliens s’embourbent dans une série de compos décousues et toutes brodées sur le même modèle indigeste. Le jeu du batteur (maladroitement surmixé, de surcroît) sonne bien plus erratique que technique. Le chant assure des growls monocordes sans âme ni conviction qui s’étrangle très occasionnellement dans les cris aigus presque risibles. Enfin, « Quarrel in Hell » peut se vanter de ne pas disposer d’un seul riff accrocheur pour nous tirer d’une écoute léthargique.

Non, on a beau écouter ce disque encore et encore, il ne subsiste à la fin de chaque écoute que le triste sentiment d’un groupe qui ne domine absolument pas son sujet oeuvrant sur un disque rigoureusement dispensable. Quand je pense avoir lu des articles comparant NERVOCHAOS à SUFFOCATION, j’en arrive à me demander si nous avons tous entendu le même disque poussif et stérilement alambiqué aux solos totalement impromptus.

Le plus cocasse dans cette rondelle, c’est la présence d’une impressionnante liste d’invités qui auraient mieux fait de s’abstenir plutôt que de venir prêter main forte à ce massacre. Jugez plutôt : Alex Camargo (KRISIUN), Mark « Barney » Greenway (NAPALM DEATH), John McEntee (INCANTATION), Emperor Magus Caligula (DARK FUNERAL), Sanguine et Wrath (AVERSE SEFIRA) se retrouvent à jouer les figurants sur des morceaux sans panache ni talent.

« Quarrel in Hell » s’impose donc comme étant LA faute de goût de l’écurie Ibex Moon records. Gageons que ce sera la dernière.


Rédigé par : Tonton | 08/20 | Nb de lectures : 10615