Ça bouge au Moyen-Orient !!! Non, je ne fais pas référence à la situation géopolitique du Golf Persique mais bel et bien au métal et qui plus est, de métôôôl extrême. Ainsi, après les agitations underground des scènes turque et israélienne voilà que les Emirats Arabes Unis nous dépêchent leurs émissaires métalliques avec NERVECELL, un trio localisé à Dubaï dont les véritables origines restent toutefois un peu floues.

En fait, on ne sait pas grand-chose des membres de NERVECELL si ce n’est qu’ils ont usé pas mal de cordes et au moins autant de zicos depuis 1999, année de leur formation. Avec une démo et un mini cinq titres sortis en 2004, les voilà qui nous délivrent aujourd’hui le reptilien « Preaching Venom », un premier album autoproduit ayant bénéficié de moyens plus que conséquents.

Souffrant d’une carence persistante en batteur, NERVECELL est allé chercher son cogneur du côté de sa Tasmanie natale et s’est donc offert les services du fameux David Haley (PSYCROPTIC, RUINS et THE AMENTA). Outre un enregistrement entre Dubaï et l’Australie, notre trio a ensuite confié le mixage de « Preaching Venom » aux frangins Wieslawscy du Hetz studio bien connus pour leur boulot avec la fine fleur du death polonais (VADER, DECAPITATED, HATE). Et comme nos trois larrons sont des garçons plutôt perfectionnistes, ils ont ensuite adressé leurs bandes au père Alan Douches pour une masterisation du même calibre que celle qu’il avait déjà réalisé pour les NILE, SEPULTURA, SUFFOCATION, CONVERGE et j’en passe une liste longue comme mon avant-bras. En bref, les membres du groupe ont cassé leur livret A ou vendu certains de leurs organes pour nous offrir une galette concoctée sur quatre continents. On peut donc imaginer que c’est pour cette raison qu’il aura fallu attendre près de quatre ans avant de NERVECELL ne refasse surface.
Mais qu’importe, le résultat final en valait la chandelle.

NERVECELL nous propose ici un disque solidement burné misant principalement sur des compos accrocheuses faisant aussi bien la part belle à la puissance qu’à la mélodie. Vu la localisation du groupe, on aurait pu s’attendre à un métal teinté de rythmes orientaux, il n’en est rien. Les amateurs d’exotisme en seront pour leurs frais car le trio de Dubaï nous délivre ici 45 minutes de death mid-tempo aux sonorités polonaises égrenées de blasts, de changements de thèmes, de breaks toujours parfaitement amenés. Question beuglantes, le chanteur dispose d’un organe qui ne laisse planer aucune ambiguïté sur sa virilité dont les growls, quelque peu monocordes, il est vrai, se retrouvent occasionnellement doublés.
Mais le véritable arc de voûte de NERVECELL se situe principalement dans ses deux guitares qui nous brodent ici une véritable orgie de riffs de tueur parfois thrashy, de mélodies jamais sirupeuses et de quelques solos bien sympatoches qui lorgnent parfois sur le heavy.
Malgré le talent de David Haley qui ajoute indéniablement un plus à la musique de NERVECELL, les six cordes imposent leur suprématie sans jamais rendre le disque indigeste ou rébarbatif.

Ultra en place, doté d’un son puissant, limpide et d’un bel artwork ; pas de doute, les membres de NERVECELL ont pris leur temps pour ne rien laisser au hasard et c’est donc sans surprise qu’ils réalisent avec ce premier album, une entrée en matière plus que convaincante. C’est tellement bien foutu et varié, sans être pour autant progressif, que le groupe arrive même à nous emmener en balade sur des titres dépassant les six minutes sans temps mort ou baisse de régime.

Reste maintenant à éclaircir le mystère de cette autoproduction que je ne parviens toujours pas à m’expliquer. Il faut croire que le marché du disque est devenu bien frileux pour ne pas avoir remarqué ce groupe.
M’étonnerait pas que la côte de popularité de NERVECELL connaisse la même hausse d’intérêt que le pétrole qu’ils ont sous les pieds. A suivre…


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 11663