Déjà, on part du bon pied avec ce NEPHELIUM rien qu’avec la motivation visiblement maousse costaud de ces membres. Alors qu’en France certains groupes ayant sorti une pauvre démo à 4 exemplaires n’ont pas le courage de sauter dans leur van et faire 400 km pour faire un concert, eux ont carrément changé de pays, que dis-je de continent et donc de culture pour vivre leur passion pour le metaaaaaaaal. Bon, il faut dire que Dubaï n’est pas sûrement l’endroit le plus funky de la Terre lorsque l’on joue du death-metal mais quand on sait que le batteur et leur guitariste ont quitté leur famille et leur pays natal pour s’installer à Toronto au Canada afin de vraiment faire décoller le groupe, cela force le respect. D’ailleurs, on sent bien que si ce ‘Coils Of Entropy’ sort en auto-production, c’est avant tout parce qu’ils voulaient prendre leur destinée en main et tout contrôler et non pas parce que le produit fini n’était pas à la hauteur. Bien au contraire… Grand consommateur de CD de death bien UG (je mériterais un compte VIP chez la distro de SEVARED par exemple), je peux vous dire qu’à tous niveaux (présentation, production, interprétation), ce premier album a largement dans le slip de quoi faire la nique à un paquet d’autres groupes. Après, je suis d’accord, toute la bonne volonté du monde ne fait pas forcément un bon disque. Sauf que là…

Déjà, cela sent bon lorsque l’on découvre le tracklisting : six morceaux seulement certes mais où tous dépassent les cinq minutes, voire les dix minutes dans le cas du morceau-titre. Et en ouvrant l’épais livret, on découvre une préface où le groupe dévoile que tout le disque tourne autour du thème de l’entropie, une notion thermodynamique qui mesure le degré de désordre d’un système. Certes, tout le monde n’est pas Stephen Hawking mais merdum, cela fait plaisir de voir un groupe avec de l’ambition à revendre. Surtout lorsque derrière, cela assure sur le plan musical : même si tout le monde n’adhérera pas forcément au chant ultra-guttural à la DYING FETUS (perso, je suis un bourrin donc j’adore !), ils me font penser à une sorte d’IMMOLATION qui aurait appris à laisser un peu plus respirer sa musique. C’est-à-dire qu’entre deux parties bien lourdes où à la fois le riff et le batteur semblent volontairement laisser traîner leurs sales pattes, on a droit de vrais solos mélodiques apportant une souffle épique (tu le sens là le désert coco ?!) qui fait du bien aux cages à miel. Le pire est qu’ils sont aussi capables de groover ou, à la DEVILYN, d’introduire au contraire un petit élément chaotique (l’intro de « Burial Ground » en est un parfait exemple) qui lui donne parfois un petit côté ‘foufou’. Et tout cela ne serait pas possible sans un son à la fois bien clair et naturel et des musiciens maîtrisant parfaitement leurs instruments.

Après oui, au bout de ces quarante et une minutes de tabassage, tout le monde finira sûrement par se foutre comme de l’an 40 du concept initial scientifico-branlette et aura l’impression qu’il manque peut-être à ‘Coils Of Entropy’ le petit plus qui aurait fait de ce franchement bon disque de brutal death une véritable bombe à neutrons. Mais vu le parcours personnel de ces membres et l’état actuelle de la scène, NEPHELIUM est quand même la preuve vibrante que cet opiomane de Nietzsche avait quand même sûrement raison : ‘seuls les plus forts survivent’


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 11868