J'ai lu un jour je-ne-sais-plus-où que toute action positive dans la vie devait être compensée par une action négative afin de ne pas porter atteinte à un certain équilibre vital. C'est probablement ce que Napalm Records a du faire en signant ce groupe tout de suite après avoir attiré le grand Atrocity dans son écurie. Loin de moi l'idée de vouloir cataloguer les suisses de Neospastics dans la catégorie des bouses infâmes, mais on se demande vraiment ce qu'ils sont venus foutre sur ce label. En effet, ce groupe officie dans une sorte de rock gothique, qui flirte le plus souvent avec la scène alternative ou new-wave. Dans tous les cas, il est vraiment difficile de les cataloguer et je reste persuadé que le groupe ne sait pas lui-même dans quelle direction il veut bien aller. Le manque de repères quand à l'orientation de ce "Plastic love" en est la preuve formelle et je vois difficilement quel public ils voudraient bien toucher avec ce disque. Les mélodies sont souvent jolies, facilement mémorisables, et renforcées par un petit piano pas désagréable mais l'ensemble n'a vraiment rien à voir avec la scène métal (les zoulis refrains à la "la la la" suffisent à faire ce constat). Mais le gros problème que j'ai avec ce disque ne vient pas de là : mon souci principal est que les morceaux se ressemblent vraiment trop. Dès la première écoute, j'ai cru que c'était les 3-4 mêmes titres qui tournaient en boucle et mes séances suivantes n'ont véritablement rien arrangé. Ce n'est pas avec quelques artifices dans les arrangements (sur "Emotion" par exemple) que le groupe pourra contourner éternellement ce manque d'inspiration et, alors que je m'attendais à un groupe véritablement déjanté, je trouve que tout sur cet opus sonne trop gentil, trop convenu, trop calibré pour un public de gens sages et raisonnables. C'est assez dommage car la production est correcte malgré un son de batterie pas tip-top, certains refrains sont agréables mais la sauce n'est vraiment pas passée. De toute évidence, Neospastics ne sont pas à leur place chez Napalm Records. Je ne vais pas les blâmer, mais il subsiste un décalage bien trop grand entre le style pratiqué, le public visé et le catalogue habituel du label pour que ces suisses puissent se faire un nom. Le métalleux n'est pas encore assez ouvert d'esprit pour accepter pareille intrusion dans son univers musical.


Rédigé par : Loufi | 10/20 | Nb de lectures : 7857