Nemesea est annoncé par son label comme la nouvelle sensation du gothic métal atmosphérique hollandais après Within temptation, The gathering et After Forever, ni plus ni moins. Alors certes, le fait d’être un groupe hollandais à chanteuse incite à la comparaison avec les groupes suscités mais il faut quand même relativiser surtout quand on a pas le même budget pour se payer un orchestre (le son des synthés est ici un gros point faible). Entre faire un album convenable et être la nouvelle sensation dans le style il y a un pas que je ne franchirai pas. Avec « Mana » Nemesea nous prouve qu’il maîtrise toutes les ficelles du style mais nous prouve également qu’il n’apporte pas grand chose de nouveau pour mériter le statut de nouvelle sensation.
Fortement symphonique la musique du groupe reprend tous les éléments du style et par conséquent ravira les inconditionnels des chanteuses physiquement intelligentes à grandes capacités vocales. Une utilisation massive de nappes de synthés, de violons, d’orchestrations et de chœurs envahit le premier titre « Threefold » comme pour prouver de quoi le groupe est capable, à mi chemin entre Therion et Epica. Les ambiances orientales qu’affectionnent les deux groupes modèles sont ici reprises à la lettre. Alors certes le résultat est efficace mais oh combien déjà entendu. C’est d’ailleurs l’impression générale que laissera l’ensemble des titres même si leur écoute se révèle plaisante. Les rythmiques légèrement plombées apportent le soupçon d’agressivité nécessaire pour la mise en valeur du chant lyrique de Manda. Ses vocalises à faire péter les verres en cristal sur « Angel in the dark » sont d’ailleurs très plaisantes, la dame ne manque pas de puissance vocale et livre une bonne prestation. On pourrait lui reprocher de hurler sans arrêt comme Lara Fabian ce qui est bien dommage car lorsqu’elle se calme en intro de « From Beneath you it devours » le résultat est tout aussi convaincant si ce n’est plus. La seule petite originalité du disque est de proposer d’éphémères parties de basse slappées (tendez bien l’oreille) ce qui se remarque à peine au milieu du conformisme ambiant. Pourtant le groupe fait des effort et propose un titre décomposé en quatre parties : Mortalitas sur lequel les musiciens se lâchent d’avantage, surtout sur la troisième partie ou la guitare part en solo. Moment d’accalmie au chant enchanteur en alternance avec passages aux riffs lourds, simples et efficaces ; les titres sont globalement tous construits sur le même schéma. Seule la ballade en fin d’album qui vient terminer de remplir le cahier des charges déroge à cette règle.
Le groupe marche à fond sur les traces d’Epica (sans mâle hurleur en contrepoids du chant féminin) et de Within Temptation ce qui au moins lui assure d’avoir un public conséquent réceptif à sa musique. Pour ce qui est de l’originalité...



Rédigé par : Dark Tranquilou | 12.5/20 | Nb de lectures : 10438