« Et Claudius ! C’est toi qui a tué mon père. Monumentale erreur !
Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark et Hamlet va faire le ménage. »

NEMBIENCE. Une pochette "worst of photoshop" et un nom pas folichon qui, ma foi, colle parfaitement à la musique pratiquée par le groupe. J’aurais bien dit « composée » mais c’eut été leur faire trop d’honneur. Comprenons-nous bien, je n’ai absolument rien contre ces braves gars mais bon quand on propose pareille soupe, faut attendre à se faire taper sur les doigts. Et ailleurs. Déjà avant toute chose, il faut toujours jeter un petit coup d’œil au livret, souvent très informatif. Là on voit le chanteur porter un t-shirt Suicide Silence, le gratteux arbore les couleurs de Killswitch Engage, le bassiste supporte Ill Disposed et le batteur est fan de Metallica. Le guitariste lead et beau gosse du crew n’a pas de t-shirt de groupes car c’est pas avec ce genre d’horreur qu’on ramasse de la biatch dans le hood. Banco, le groupe balance donc une mixture pile poil au carrefour de ces quatre influences. Enfin surtout trois, parce que le côté Metallica je le cherche encore…

Ca braille et ça breake façon deathcore, ça riffe et ça chante clair façon metalcore bon marché, ça essaie de balancer la sauce façon thrash et de temps en temps de blaster façon grind. Mais ça, c’est vraiment histoire de montrer qu’ils en ont dans le pantalon. On ouvre l’album avec un titre bien bourrin, limite deathcore pour marquer le coup avant d’embrayer tranquillement sur des sonorités plus « light » à base de riffs entendus et réentendus encore et encore, de moshpart qui n’en sont pas et de quelques refrains chantés façon Howard Jones du pauvre. A la première écoute, on se dit que c’est pas possible, qu’on a déjà écouté cet album, bordel de chiotte. Mais impossible de se rappeler où et quand. En fait non, après vérification, c’est bien la première fois. On trouve ça rigolo, au début, de deviner quelle partie va suivre. Surtout qu’on tombe juste à tous les coups. A la longue, c’est-à-dire après la troisième écoute, ben ça devient juste chiant tellement c’est téléphoné et attendu. Et pourtant je suis fan de beatdown donc pas un chantre de l’expérimentation à tout crin, mais y’a quand même des limites.

Je suis pas contre la soupe, loin de là, mais la bonne vieille soupe de grand-mère qui colle au corps, pas ces sachets lyophilisés qui ont le goût d’eau chaude salée, comme NEMBIENCE. Quitte à faire de la musique en kit, autant la faire bien et démontrer un minimum d’originalité dans le montage des pièces. Ici même pas, les gars se contentent de suivre à la lettre la notice fournie avec les pièces. Au final tu te retrouves comme un con avec exactement le même meuble que tous tes potes. Tu sais le meuble bancal et foireux que tu vas essayer de refourguer aux nouveaux locataires quand tu vas déménager. Voilà ce que font ces cinq Danois. Des mecs qui doivent certainement aimer la musique, pas de doutes là-dessus mais bon c’est pas une raison pour copier et rendre la même copie que le voisin. Même le titre de l'album "Through Times Of Despair..." plus passe-partout tu meurs. Une bonne production et un gros son ne font pas tout messieurs. Maintenant ça a l’air de marcher pour eux vu qu’en 2007 ils ont remporté le prix de « Talents de l’Année » lors des Metal Awards danois. Me demandez pas comment mais leur son a l’air de plaire à certains en tout cas… Et il y a fort à parier qu’ici même ça plaira aussi aux moins regardants d’entre nous. Pour ma part je l’ai rangé dans ma pile de promo « PES », ceux que je mets quand je joue histoire de couvrir les piaillements de Dugarry. Oui je n’aime pas jouer dans le silence et les musique de PES c’est un peu le niveau zéro de la musique donc voilà autant entendre des sons passe-partout que de la pop pourrie. Quoique…


Rédigé par : Seb On Fire | 07/20 | Nb de lectures : 12319